(La Haye) Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) a jeudi jugé coupables en appel deux membres présumés du Hezbollah pro-iranien de la mort dans un attentat en 2005 de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri.

« La chambre a décidé à l’unanimité d’annuler les acquittements de M. Merhi et M. Oneissi. Nous déclarons à l’unanimité M. Merhi et M. Oneissi coupables », a déclaré Ivana Hrdlickova, juge présidente du TSL, qui avait déjà condamné à la perpétuité en 2020 par contumace un autre membre présumé du Hezbollah, Salim Ayyash, notamment pour homicide intentionnel.

Rafic Hariri, qui fut le premier ministre libanais jusqu’à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu’un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d’explosifs au passage de son convoi blindé à Beyrouth, tuant 21 autres personnes et faisant 226 blessés.

A l’issue du procès en première instance, le tribunal avait condamné Salim Ayyash mais avait estimé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour condamner les autres accusés, Assad Sabra, Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi. L’accusation avait fait appel des acquittements des deux derniers.

La Chambre d’appel a déclaré dans un communiqué avoir « conclu que la Chambre de première instance avait commis des erreurs de droit invalidant le jugement et des erreurs de fait ayant entraîné un déni de justice ».

Le dossier montre un nombre important d’échanges avec différents téléphones portables utilisés par les accusés dans les heures qui ont suivi l’assassinat de M. Hariri, a déclaré la juge présidente lors de la lecture de la décision.

Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi ont notamment été reconnus coupable de complot en vue de commettre un acte de terrorisme et de complicité d’homicide intentionnel. Le TSL doit encore déterminer la peine retenue contre eux.

Le TSL, qui siège dans la banlieue de La Haye, aux Pays-Bas, a été mis en place après une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le Hezbollah a refusé de remettre tout suspect et de reconnaître le tribunal, qui a émis un mandat d’arrêt international contre M. Ayyash à la suite de sa condamnation. Le tribunal a déclaré que M. Ayyash ne pouvait pas faire appel du verdict tant qu’il ne s’était pas rendu.

Le TSL a également émis jeudi un mandat d’arrêt pour Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi.

Le TSL a déclaré en juin qu’il était menacé de disparition faute de financement et devrait fermer ses portes à l’issue de ce procès en appel. Un autre procès contre Salim Ayyash pour une série d’attaques contre plusieurs hommes politiques a été annulé, faute de liquidités.