(Téhéran) L’Iran a démenti lundi des informations relayées par des médias locaux selon lesquelles un accord aurait été trouvé entre Washington et Téhéran sur un échange de détenus, dans le cadre des négociations en vue de sauver l’accord sur le nucléaire iranien.

Une source « informée », citée par la télévision d’État iranienne, avait affirmé dimanche que, « sous pression du Congrès […] et face au besoin immédiat de résultats sur le dossier iranien, les Américains avaient accepté de payer 7 milliards de dollars et de libérer quatre Iraniens […] en échange de quatre espions américains ».

« Les informations provenant de sources informées ne sont pas confirmées », a déclaré lundi le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes Saïd Khatibzadeh lors d’une conférence de presse, sous-entendant toutefois qu’il existait « des plans et des idées à poursuivre » sur d’éventuels échanges.

Les autorités américaines ont démenti dimanche l’existence d’un accord « concernant la libération de ces quatre Américains ».

Les États-Unis et l’Iran n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Ces informations sur un possible échange ont été relayées au moment où Téhéran négocie avec les grandes puissances encore parties à l’accord international conclu à Vienne en 2015 pour encadrer son programme nucléaire.

Cet accord est moribond depuis le retrait unilatéral des États-Unis en mai 2018, suivi du retour de lourdes sanctions américaines contre Téhéran, qui en retour s’est progressivement affranchi de ses engagements clés à partir de mai 2019.

Dans la capitale autrichienne, les négociateurs ont dressé samedi un bilan d’étape mitigé, à l’issue d’un troisième round de pourparlers, appelant à accélérer le rythme des discussions.

Le processus pour faire revenir les États-Unis dans l’accord et l’Iran à ses engagements a démarré début avril et les protagonistes rappellent régulièrement que la tâche est « compliquée » et les obstacles nombreux.

« Le cas des prisonniers est une question humaine qui a toujours été à l’ordre du jour de l’Iran, en dehors de tous les pourparlers », a précisé M. Khatibzadeh.

Les arrestations d’étrangers en Iran, notamment de binationaux souvent accusés d’espionnage, se sont multipliées depuis le retrait américain du pacte sur le nucléaire.

Ces derniers années, Téhéran a procédé à l’échange de plusieurs prisonniers étrangers avec des pays détenant des ressortissants iraniens.