(Nations unies) Les États-Unis ont promis mardi de ne « rien lâcher » des avancées réalisées depuis vingt ans sur les droits des femmes en Afghanistan, au moment où ils envisagent l’entrée des talibans dans un gouvernement de transition à Kaboul.

« Nous devons faire davantage pour soutenir les femmes et les filles en Afghanistan », a déclaré l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU Linda Thomas-Greenfield lors d’un débat du Conseil de sécurité sur la situation dans ce pays en guerre.

Tout accord doit préserver leurs avancées si l’Afghanistan veut continuer à recevoir le soutien politique et financier de la communauté internationale. Nous ne lâcherons rien sur ce sujet.

Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis à l’ONU

Le président américain Joe Biden doit décider prochainement s’il retire les derniers soldats américains d’Afghanistan d’ici le 1er mai, comme prévu dans un accord conclu par son prédécesseur Donald Trump avec les talibans, ou s’il les maintient plus longtemps.

Le retour des talibans, dans la violence

La diplomatie américaine a prévenu que les insurgés risquaient de réaliser des « gains territoriaux rapides » en cas de départ total de Washington si un cessez-le-feu n’est pas conclu d’ici là.

Parallèlement, les États-Unis, avec le reste de la communauté internationale, tentent de mettre la pression sur Kaboul et sur les talibans pour qu’ils fassent des progrès dans leurs pourparlers de paix qui piétinent. Une réunion a eu lieu la semaine dernière à Moscou et une autre est prévue début avril en Turquie, pour relancer le processus de négociations qui se tient à Doha, au Qatar.

Les Américains ont soumis aux belligérants un projet d’accord qui envisage la formation d’un gouvernement de transition incluant les talibans, pour l’instant accueilli avec très peu d’enthousiasme par les dirigeants afghans.

Un retour des talibans fait ressurgir le spectre de l’époque où ils étaient au pouvoir entre 1996 et l’intervention militaire américaine de 2001, lorsqu’ils avaient imposé leur vision fondamentaliste de la religion en interdisant aux femmes d’étudier ou de travailler.

Plusieurs pays du Conseil de sécurité ont aussi dénoncé le niveau de violence actuel en Afghanistan.

« Nous appelons à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu », a dit la représentante française Nathalie Broadhurst. « La protection des civils, en particulier des femmes, des enfants, des infrastructures civiles doit être une priorité absolue. »