(Beyrouth) Au moins 21 soldats du régime syrien ont été tués mardi dans une embuscade tendue par des hommes armés à Deraa, une province du sud de la Syrie, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

De son côté, l’agence étatique Sana a évoqué une « attaque terroriste » contre « un bus transportant des militaires », faisant état de morts et de blessés, sans fournir de bilan.

Berceau du soulèvement anti-Assad en mars 2011, la province de Deraa est régulièrement secouée par des attentats et des attaques contre les forces du régime depuis sa reconquête à l’été 2018.

Mardi, « des hommes armés ont attaqué deux camions militaires et deux minibus transportant des forces du régime à leur passage près du village de Mzirib », selon l’OSDH.

L’ONG fait état de 21 morts et sept blessés parmi les soldats. Un bilan initial rapportait la mort de 12 militaires.

Le détachement était en route pour arrêter un ancien commandant rebelle, recherché par Damas et accusé d’avoir mené un assaut meurtrier l’année dernière contre des policiers, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les assaillants sont affiliés à l’ancien commandant rebelle et ont agi pour empêcher l’interpellation de leur chef, d’après M. Abdel Rahmane.

Des affrontements ont ainsi éclaté entre les deux camps et des renforts de l’armée ont été dépêchés, a précisé l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.

Le Sud syrien a été repris à l’été 2018 par les forces gouvernementales et leur allié russe, qui ont imposé aux rebelles des accords dits de réconciliation, mais qui s’apparentent davantage à une reddition au terme d’offensives meurtrières.

Les forces prorégimes, mais aussi des civils travaillant avec les institutions étatiques, y sont régulièrement la cible d’attaques ou d’assassinats ciblés.

Les institutions gouvernementales se sont réinstallées à Deraa, mais les forces armées ne se sont pas déployées dans toute la province.

Cette région est la seule que les rebelles n’ont pas désertée en masse après sa reconquête, en vertu d’un accord négocié.

Quand ils n’ont pas rallié l’armée, les ex-rebelles restés sur place ont conservé le contrôle de certaines zones ainsi que des quartiers du chef-lieu de Deraa, continuant d’y assurer la sécurité et gardant leurs armes légères.

Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 388 000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.