(Paris) La France, l’Allemagne, l’Égypte et la Jordanie vont proposer à Israël et aux Palestiniens de procéder à une série de « petits pas » afin de rétablir la « confiance » entre eux et de faciliter leur retour à la table des négociations.

« Nous allons prendre l’initiative de rencontrer les deux parties […] pour identifier les pas qu’elles sont en situation de pouvoir faire pour amorcer la confiance » et « rétablir progressivement les conditions du dialogue », a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à l’issue d’une rencontre avec ses trois homologues à Paris, en soulignant toutefois les échéances électorales à venir.

De nouvelles élections législatives auront lieu le 23 mars en Israël-les quatrièmes en deux ans. Pour la première fois depuis 15 ans, des élections palestiniennes sont aussi prévues cette année, des législatives le 22 mai et une présidentielle le 31 juillet.

« Signes encourageants »

M. Le Drian a salué de premiers « signes encourageants » entre Israéliens et Palestiniens avec la reprise de leur coordination sur les questions sécuritaires et fiscales ainsi qu’une coopération dans la lutte contre la COVID-19.

« Cette coopération (sanitaire) doit être largement renforcée », a-t-il toutefois souligné. Les Palestiniens n’ont reçu qu’un peu plus de 30 000 doses de vaccins, dont 2000 d’Israël, alors que 40 % des neuf millions d’Israéliens sont déjà vaccinés.

PHOTO TOM BRENNER, REUTERS

La colonisation israélienne de territoires palestiniens s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, mais elle s’est accélérée sous l’impulsion de Benyamin Nétanyahou et avec la bienveillance de son allié à Washington, Donald Trump.

Les quatre ministres, qui se rencontraient pour la quatrième fois depuis un an dans ce format, se sont félicités de la « dynamique positive » créée par l’approche de la nouvelle administration américaine, qui a renoué avec le consensus international malmené par Donald Trump, et par les accords de normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes.

« La nouvelle administration américaine s’est prononcée en faveur de la solution à deux États (..) Cela nous donne de l’espoir tout en restant prudent », a souligné le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.

« Nous allons agir positivement avec l’administration américaine », a renchéri le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi.

Réalisme

Les ministres français et allemand se sont en revanche montrés plus réservés sur un retour prochain des Israéliens et des Palestiniens à la table des négociations, quand leur homologue égyptien Sameh Choukry insistait sur la « nécessité de reprendre le processus de négociations très rapidement ».  

« Il faudra du temps », a souligné Heiko Maas en renvoyant aux échéances électorales en cours. « Nous n’en sommes que là (à une approche de petits pas, NDLR) […] C’est ensuite qu’un processus politique pourra s’engager », a ajouté Jean-Yves Le Drian.

Les quatre ministres ont par ailleurs marqué leur volonté de « travailler étroitement » avec le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne et Nations unies) pour avancer vers la paix dans la région.

Les pourparlers entre Israël et les Palestiniens sont au point mort depuis 2014. Les Palestiniens aspirent à un État indépendant avec pour capitale Jérusalem-Est, annexée par Israël qui s’en est emparé en 1967 ainsi que la Cisjordanie.

La colonisation israélienne de territoires palestiniens s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, mais elle s’est accélérée sous l’impulsion de Benyamin Nétanyahou et avec la bienveillance de son allié à Washington, Donald Trump.