(Bruxelles) Les pays membres de l’OTAN ont décidé jeudi de différer leur décision sur leur désengagement d’Afghanistan et de renforcer considérablement les effectifs de leur mission de formation en Irak, a annoncé le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg.

État islamique

« Aujourd’hui, nous avons décidé d’élargir la mission de formation de l’OTAN en Irak afin de soutenir les forces irakiennes dans leur lutte contre le terrorisme et de garantir que l’ISIS (État islamique) ne reviendra pas. Notre mission passera de 500 à environ 4000 personnes de manière graduelle », a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion en visioconférence des ministres de la Défense de l’Alliance.

« La mission sera renforcée dans les mois à venir et elle devra permettre aux Irakiens de stabiliser leur propre pays », a-t-il expliqué.

Les ministres n’ont en revanche « pas pris de décision finale » concernant le retrait des troupes engagées dans la mission de formation en Afghanistan.

« Les alliés de l’OTAN continueront de se concerter de façon étroite et de se coordonner dans les prochaines semaines », a-t-il indiqué.

Talibans

Aux termes de l’accord signé en février 2020 entre les États-Unis et les talibans, les contingents des États engagés en Afghanistan doivent avoir quitté le pays le 1er mai 2021.

« Nous faisons face à une situation difficile et à des dilemmes compliqués », a expliqué Jens Stoltenberg.

« Si nous restons après le 1er mai, nous courons le risque d’attaques contre nos troupes et nous courons le risque de nous engager dans une présence continue », a-t-il souligné.

« Mais si nous partons, nous avons le risque de perdre toutes les avancées et de voir l’Afghanistan devenir un refuge pour les groupes terroristes internationaux », a-t-il insisté.

« Nous devons nous assurer que toutes les conditions sont en place pour empêcher cela et nous voulons évaluer quels risques nous sommes prêts à prendre », a-t-il insisté.

L’OTAN est en Afghanistan depuis vingt ans, mais a réduit sa présence, passée de 130 000 militaires de 36 pays engagés dans des opérations de combat à 9600 aujourd’hui, dont 2500 américains, chargés de la formation des forces afghanes.

La mission en Irak a été créée en 2017 pour former les troupes irakiennes à la lutte contre l’État islamique. Elle compte 500 militaires aujourd’hui, dont 300 seulement sont déployés dans le pays.