(Washington) Le président américain Joe Biden entend « recalibrer » la relation avec l’Arabie saoudite et communiquera avec le roi Salmane, plutôt qu’avec le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), a indiqué mardi la Maison-Blanche.

« Nous avons clairement dit depuis le début que nous allions recalibrer notre relation avec l’Arabie saoudite », a souligné Jen Psaki, porte-parole de l’exécutif américain, marquant sa différence avec Donald Trump, soutien indéfectible de Riyad.

Interrogée sur un éventuel échange téléphonique à venir entre le président et « MBS », qui était l’interlocuteur privilégié sous la présidence Trump, Mme Psaki a clairement indiqué que cela n’était pas à l’ordre du jour.

« L’homologue du président est le roi Salmane et il aura un échange avec lui le moment venu », a-t-elle expliqué.

Depuis son arrivée au pouvoir, le 20 janvier, Joe Biden a, par petites touches, pris ses distances avec l’Arabie saoudite.

Deux semaines après sa prestation de serment, il a annoncé la fin du soutien américain à la campagne militaire saoudienne au Yémen, affirmant qu’elle avait « créé une catastrophe humanitaire et stratégique ».

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a par ailleurs décidé de retirer les houthis de la liste noire américaine des « organisations terroristes ». Ces rebelles, appuyés par l’Iran, combattent le gouvernement yéménite soutenu par l’Arabie saoudite.  

La désignation sur la liste noire, décidée in extremis par l’administration Trump, était décriée par les organisations humanitaires, car elle risquait d’entraver l’acheminement de l’aide dans les vastes territoires contrôlés par les houthis.

Interrogée une nouvelle fois sur les raisons pour lesquelles M. Biden n’avait toujours pas appelé le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, près d’un mois après son arrivée au pouvoir, Mme Psaki a assuré que cet échange interviendrait « bientôt ».

« Son premier appel avec un dirigeant de la région sera avec le premier ministre Nétanyahou », a-t-elle souligné.

Nikki Haley, ex-ambassadrice aux Nations unies sous Donald Trump, a accusé le gouvernement Biden de « snober » un « ami comme Israël ».