(Kaboul) Un négociateur taliban de haut rang a discuté jeudi à Moscou avec des responsables russes du processus de paix avec le gouvernement afghan actuellement en cours à Doha, ont annoncé les insurgés.

Cette visite survient moins d’une semaine après que le nouveau président américain, Joe Biden, a exprimé son intention de revoir l’accord conclu en février 2020 à Doha par son prédécesseur Donald Trump avec les talibans, notamment pour « évaluer » le respect par les insurgés de leurs engagements.

Sher Mohammad Abbas Stanekzai, le numéro deux de la délégation talibane qui négocie depuis septembre avec le gouvernement afghan dans la capitale du Qatar, a notamment rencontré Zamir Kabulov, l’envoyé spécial pour l’Afghanistan du président russe, Vladimir Poutine.

« La situation actuelle des négociations interafghanes et des sujets relatifs à la pleine mise en œuvre de l’accord de Doha ont été discutés pendant cette réunion », a indiqué sur Twitter Mohammad Naeem, un porte-parole des talibans.

« La Russie a assuré de son soutien pour restaurer la paix en Afghanistan », a-t-il ajouté.

L’accord, non ratifié par Kaboul — le gouvernement afghan a été exclu des négociations — prévoit le retrait total des forces américaines d’ici mi-2021, en échange de vagues garanties talibanes, dont la tenue du dialogue interafghan et la promesse de ne pas laisser des groupes terroristes agir depuis les zones qu’ils contrôlent.

Moscou a plaidé pour la tenue rapide de négociations de paix « sérieuses et constructives » afin de mettre un terme à deux décennies de guerre, a indiqué dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

Des représentants talibans s’étaient rendus à plusieurs reprises en Russie avant le lancement des discussions avec Washington qui ont débouché sur l’accord de Doha.

Les négociations au Qatar avancent au ralenti et n’ont pas empêché une recrudescence des violences depuis quelques mois à Kaboul et dans plusieurs provinces afghanes, forçant l’administration Biden à réévaluer la situation.

Les assassinats ciblés de journalistes, personnalités politiques et défenseurs des droits, sont ainsi devenus de plus en plus fréquents ces derniers mois en Afghanistan.

Même si l’organisation État islamique a revendiqué certaines de ces attaques qui ont semé la peur et le chaos dans le pays, Kaboul et Washington les imputent aux talibans.