(Téhéran) L’Iran ripostera à « toute action de l’ennemi », a averti samedi le chef des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du pays, en référence aux tensions croissantes avec les États-Unis, lors d’une inspection des troupes stationnées sur une île clé du Golfe.

« Nous sommes ici aujourd’hui pour nous assurer de notre puissance navale contre les ennemis qui fanfaronnent et nous menacent », a déclaré le général de division Hossein Salami sur l’île d’Abou Moussa, selon Sepahnews, le site internet officiel des Gardiens de la révolution.

« Nous répondrons avec la même force […] à toute action de l’ennemi contre nous », a-t-il lancé.  

L’île d’Abou Moussa est située près de l’entrée du stratégique détroit d’Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

Les tensions entre les États-Unis et l’Iran ont augmenté à l’approche de l’anniversaire de l’assassinat du puissant général iranien Qassem Soleimani, chef des opérations extérieures des Gardiens, tué par une frappe américaine à Bagdad le 3 janvier 2020.

L’Iran avait alors riposté en tirant des missiles sur des bases irakiennes abritant des soldats américains.

Fin novembre, le porte-avions américain USS Nimitz a été déployé dans le Golfe, et deux bombardiers américains B-52 ont survolé la région le 10 décembre dans une démonstration de force.  

Selon le New York Times, le ministre américain de la Défense Christopher Miller a depuis ordonné le retour du Nimitz. Un signal de « désescalade » envoyé à Téhéran pour éviter un conflit, écrit le quotidien américain, citant un responsable.  

Jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a accusé le président américain sortant Donald Trump de chercher à fabriquer « un prétexte » pour lancer « une guerre » avant son départ le 20 janvier de la Maison-Blanche, après un mandat durant lequel il a mené une campagne de « pression maximale » contre Téhéran.

Samedi, M. Zarif a par ailleurs tweeté qu’en Irak, « des agents provocateurs israéliens sont en train de préparer des attaques contre des Américains (pour placer le président) Trump dans une impasse avec un casus belli fabriqué ».

« Attention au piège », a-t-il en s’adressant au président américain, avertissant que « tout feu d’artifice connaîtra un sérieux retour de flamme, notamment contre votre meilleur ami (Israël, NDLR) ».