(Nations unies) L’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a mis en garde mardi contre le risque d’une guerre urbaine à Marib, soulignant que le conflit dans ce pays entre les rebelles houthis et les loyalistes soutenus par l’Arabie saoudite s’était « considérablement intensifié ».

Il s’est dit, lors d’une réunion mensuelle du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au Yémen, « préoccupé par la possibilité d’une guerre urbaine » à Marib, « qui aurait des conséquences terribles pour les civils ».

Les combats se sont « intensifiés » dans tout le pays et notamment dans cette ville, où les houthis renouvellent « leurs efforts pour s’emparer de la ville et des champs pétrolifères du gouvernorat » et où la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite augmente « ses frappes aériennes en soutien au gouvernement du Yémen », a précisé Hans Grundberg.

« Protéger les civils »

Il a ajouté voir « un nombre croissant de prisonniers faits par les belligérants ».

Il y a un risque que cela ouvre un nouveau chapitre de la guerre au Yémen encore plus fragmentée et sanglante.

L’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg

Il a plaidé pour une « désescalade et (des) mesures immédiates pour protéger les civils ».

Il a également indiqué envisager, sans donner d’autres détails, de lancer « un processus politique inclusif géré par les Yéménites et soutenu par la communauté internationale ».

« L’escalade militaire ne doit pas pouvoir arrêter ce processus » et « les belligérants peuvent et doivent se parler même s’ils ne sont pas prêts à déposer les armes », a-t-il estimé.

Bombardements à l’aveugle

Adjoint du secrétaire général de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Ramesh Rajasingham a confirmé au Conseil de sécurité la dégradation de la situation dans le nord du pays.

« À Marib, les forces houthis poursuivent leur offensive qui a provoqué le déplacement de plus de 45 000 personnes depuis septembre. Des bombardements à l’aveugle des houthis sont signalés avec une régularité alarmante à Marib, notamment des missiles qui ont touché un camp de personnes déplacées le 9 décembre, blessant cinq civils », a-t-il précisé.

Hans Grundberg a ajouté voir « un nombre croissant de prisonniers faits par les belligérants » dans le pays.

Selon l’ONU, la guerre qui dure depuis sept ans aura causé la mort de 377 000 personnes, victimes directes et indirectes, d’ici à la fin 2021. Le conflit, qui a également déplacé des millions de personnes, a conduit plus de 80 % de la population d’environ 30 millions d’habitants à dépendre de l’aide internationale dans ce pays qui connaît, selon l’ONU, l’une des pires crises humanitaires au monde.

« Nous appelons les donateurs à accroître leur soutien au Yémen et, surtout, à veiller à ce que leur soutien ne diminue pas l’année prochaine », a indiqué au Conseil de sécurité Ramesh Rajasingham. Il a estimé qu’en 2022, comme cette année, près de quatre milliards de dollars seront à nouveau nécessaires pour aider au moins 16 millions de personnes au Yémen.