(Londres) L’opération d’évacuation du Royaume-Uni en Afghanistan a pris fin samedi avec le départ d’un vol transportant ses derniers militaires, tandis que des centaines d’Afghans éligibles au départ restaient sur place.

« Le dernier vol transportant du personnel des forces armées britanniques a quitté Kaboul », a tweeté le ministère de la Défense, postant des photos de soldats à l’air tendu et aux traits tirés montant à bord de l’avion.

« À tous ceux qui ont servi si courageusement sous une pression énorme et dans des conditions horribles pour mettre en sécurité les civils les plus vulnérables : merci », ajoute le ministère.

Le dernier avion évacuant uniquement des civils avait décollé plus tôt samedi de la capitale afghane.

« Déchirant »

Le premier ministre Boris Johnson a lui aussi adressé ses remerciements à ceux qui ont conduit l’opération, au cours de laquelle plus de 15 000 personnes ont été évacuées en moins de deux semaines.

« Je veux remercier tous ceux qui sont impliqués et les milliers de personnes qui ont servi au cours des deux décennies passées (en Afghanistan). Vous pouvez être fiers de ce que vous avez accompli », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

L’armée britannique « a aidé des milliers de gens à avoir un avenir meilleur et la sécurité », a renchéri le ministre de la Défense Ben Wallace.

Plus tôt samedi, le chef des forces armées britanniques, le général Nick Carter, avait estimé que l’opération d’évacuation s’était déroulée « aussi bien que possible au vu des circonstances », après un attentat revendiqué par le groupe État islamique ayant fait plus d’une centaine de morts jeudi, dont 13 soldats américains et deux Britanniques.  

Mais il a estimé « déchirant » ne pas avoir « pu faire sortir tout le monde ».

Selon lui, le nombre d’Afghans éligibles qui n’ont pu partir se compte en « un nombre élevé de centaines ». La Grande-Bretagne les accueillera s’ils parviennent à quitter le pays par un autre moyen après la date-butoir, a-t-il souligné.

Le ministre Wallace a pour sa part avancé un chiffre de jusqu’à 1100 Afghans éligibles restés sur place.

Les États-Unis vont faire face dans les jours qui viennent à une situation « très difficile », a estimé le général Carter.  

« Je pense que nos alliés américains, qui seront de fait l’arrière-garde, vont faire face à un grand défi », a-t-il dit, notant que la menace représentée par l’EI « ne s’est pas éloignée ».

Controverse sur les chats et chiens

Parmi les derniers à avoir quitté Kaboul figure Paul Farthing, un ancien soldat, parti à bord d’un vol spécial affrété afin d’évacuer environ 200 chiens et chats depuis un refuge de Kaboul.

« Nous sommes soulagés de confirmer que (Farthing) et les animaux ont quitté l’Afghanistan cet après-midi et sont à présent en sécurité », a annoncé sur Facebook son association Nowzad.

Cette initiative s’était heurtée à une volée de critiques face à l’afflux de candidats au départ. Les employés afghans de l’association et leurs proches n’ont eux-mêmes pas pu parvenir à l’aéroport pour y être évacués. L’association a promis de « faire le maximum pour les aider ».

« Non seulement (Farthing) a abandonné son personnel afghan, mais ils ont fait monter leurs chiens dans leur avion au moment même où les Américains chargeaient leurs 13 victimes » de l’attentat de jeudi, s’est indignée une source britannique de défense citée par le journal The Times.