(Ottawa) L’accès à l’aéroport de Kaboul est le principal obstacle auquel sont confrontés les soldats canadiens qui tentent d’évacuer en urgence un maximum de Canadiens et d’Afghans ayant aidé les Forces armées canadiennes en Afghanistan.

La situation autour de l’aéroport de la capitale afghane est « chaotique » et « fragile », ont répété de hauts fonctionnaires fédéraux impliqués dans les opérations d’évacuation, lors d’une séance d’information technique, samedi matin.

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Un CC-177 Globemaster III de l’Aviation royale canadienne alors qu’il survole l’aéroport de Kaboul

« Actuellement, le principal obstacle est l’accès à l’aéroport. Nous savons que le simple fait de se rendre là-bas est extrêmement dangereux. La situation au sol est difficile », a indiqué une responsable d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), qui ne peut être identifié.

Les Forces armées canadiennes ont évacué vendredi 106 Afghans à bord d’un C-177 Globemaster. Ils ont été amenés dans un pays tierce jugé sécuritaire. Il s’agissait du deuxième vol du Canada au départ de Kaboul depuis la chute de l’Afghanistan aux mains des talibans le week-end dernier, qui a déstabilisé le pays et entraîné de l’incertitude.

Un premier vol avait évacué 175 Afghans et 13 ressortissants étrangers, jeudi dernier.

Tous les Afghans étaient des interprètes et d’autres travailleurs qui ont soutenu les efforts militaires et diplomatiques du Canada dans ce pays déchiré par la guerre. Les Afghans à bord du vol de jeudi sont à destination d’autres pays, tandis que ceux de vendredi s’installeront au Canada, ont expliqué les responsables, notant que cet effort fait partie de l’engagement du Canada à réinstaller 20 000 réfugiés.

Environ 1000 réfugiés afghans sont déjà arrivés au Canada, avait rapporté vendredi le ministre de l’Immigration Marco Mendicino. Le nombre de demandes au programme spécial afin de s’établir au pays représente environ 6000 personnes, a mentionné la haute fonctionnaire de IRCC.

Les agents d’immigration travaillent à distance depuis Ottawa et le Moyen-Orient pour traiter les demandes des Afghans qui tentent de fuir au Canada.

Le gouvernement a annoncé qu’il n’allait pas exiger un passeport ou un test négatif à la COVID-19 des passagers afghans et qu’un pays tiers sécuritaire allait s’occuper de leur évaluation biométrique. Là-bas, ils reçoivent leur première ou seconde dose de vaccin. Après deux semaines, si leur résultat à un test de dépistage à la COVID-19 est négatif, ils peuvent entrer au Canada. Le personnel d’Affaires mondiales Canada est en contact direct avec les demandeurs à Kaboul par courriel et par cellulaire pour recueillir des informations sur leur demande, ainsi que pour les aviser quand ils peuvent essayer de se rendre à l’aéroport. Les responsables ont reconnu que certains Afghans destinés pour le vol de vendredi n’avaient pas pu se rendre à l’aéroport, mais leur conseil était de continuer à essayer afin d’être évacués par avion s’ils réussissent.

L’aéroport de Kaboul demeure sécuritaire, mais les alentours comportent plus de risques, a mentionné un responsable de la Défense nationale qui parle d’une « mission dangereuse ».

Les opérations d’évacuation se poursuivront tant et aussi longtemps que la situation sera suffisamment sécuritaire, a-t-il ajouté. Les équipes ont peu de temps pour procéder aux embarquements puisqu’elles opèrent de façon « in extremis », a expliqué le haut fonctionnaire.