(Jérusalem) Le chef du renseignement américain William Burns est attendu en Israël dans le cadre d’une visite de trois jours durant laquelle il se rendra également en Cisjordanie occupée, ont indiqué mardi des responsables israélien et palestinien.

Selon le site d’information israélien Walla News, le directeur de la CIA doit rencontrer mercredi le premier ministre israélien Naftali Bennett, ainsi que le nouveau chef des services de renseignements extérieurs (Mossad), David Barnea, afin de discuter du programme nucléaire iranien et des activités de Téhéran dans la région, dans un contexte de recrudescence des tensions entre l’État hébreu et la République islamique, deux pays ennemis.

Sollicité par l’AFP, un porte-parole du premier ministre a confirmé la visite de M. Burns sur le sol israélien, sans toutefois épiloguer sur les sujets qui seront évoqués lors des discussions.  

M. Burns doit également rencontrer jeudi le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie occupée, a indiqué à l’AFP un responsable palestinien.  

Selon le site Walla News, il devrait également y rencontrer le chef du renseignement palestinien, Majed Faraj.

Cette visite du chef de la CIA intervient sur fond de tensions accrues entre Israël et l’Iran.

Série d’attaques

Le 29 juillet, le MT Mercer Street, un pétrolier géré par une société appartenant à un milliardaire israélien, a été la cible d’une attaque au drone au large d’Oman, fatale à un agent de sécurité britannique et un membre d’équipage roumain.

Les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël ont très rapidement pointé du doigt l’Iran, qui a démenti toute implication, sur fond d’attaques et de sabotages en série dans les eaux de la région.

Vendredi dernier, le commandement militaire central (Centcom) de l’armée américaine a publié les résultats d’une enquête selon lesquels deux drones piégés ont d’abord manqué leur cible, avant qu’un troisième, « chargé d’explosif à usage militaire », ne vienne s’abattre sur le MT Mercer Street.

Les experts américains « ont conclu, sur la base de preuves », que ce drone « avait été fabriqué en Iran », estimant aussi que « la distance entre les côtes iraniennes et le site » de l’attaque était compatible avec la portée de précédentes attaques au drone attribuées à Téhéran.  

Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a affirmé mardi lors d’une visite dans le nord d’Israël que l’Iran était « la plus grande menace pour la paix dans la région ».

« Nous appelons la communauté internationale à agir pour faire cesser l’agression iranienne », a ajouté M. Gantz, évoquant l’attaque maritime.

Diplomate de carrière, William Burns a été à l’origine, sous la présidence de Barack Obama, d’un rapprochement avec l’Iran, en menant des négociations secrètes en 2011 et 2012 à Oman avec ce pays ennemi malgré l’absence de relations diplomatiques entre la République islamique et les États-Unis.  

Ces discussions avaient ensuite permis d’ouvrir celles, officielles, entre Téhéran et les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni), qui ont abouti à l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien (JCPOA), auquel Israël est opposé et dont l’ancien président américain Donald Trump a retiré son pays.