(Damas) Le pouvoir de Bachar al-Assad en Syrie a dénoncé mercredi une conférence internationale qui a permis de lever une aide de 6,9 milliards d’euros pour ses citoyens poussés à la fuite par la guerre dans le pays.

Ces fonds ont été promis mardi à Bruxelles lors d’une conférence organisée par l’ONU et l’Union européenne pour venir en aide à quelque 12 millions de Syriens, déplacés à l’intérieur du pays en guerre ou réfugiés dans des pays voisins.

Ils sont destinés notamment à financer les programmes des agences humanitaires de l’ONU et les ONG partenaires.

« La conférence de Bruxelles et les positions des participants montrent que les États-Unis, l’Union européenne et les organisations qui en dépendent poursuivent leurs politiques hostiles vis-à-vis de la Syrie », a fustigé le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Nous dénonçons de telles conférences comme une ingérence flagrante dans les affaires internes syriennes », a-t-il ajouté dans ce communiqué relayé par l’agence de presse Sana.

Mardi, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a réclamé « un processus politique qui permette une Syrie pacifiée, démocratique et stable ». L’avenir du peuple syrien « est toujours pris en otage et l’Europe ne peut pas détourner le regard. »

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, a fait plus de 380 000 morts et dévasté le pays.

Sans oublier l’aggravation de la crise économique, marquée par une dépréciation historique de la livre syrienne face au dollar sur le marché parallèle et une flambée des prix.

La situation risque d’empirer davantage avec l’adoption en juin des sanctions américaines prévues par la « loi César » : gel de l’aide à la reconstruction et des mesures contre des entités étrangères collaborant avec le régime Assad, y compris les entités russes ou iraniennes présentes en Syrie, ce qui est inédit.

Les puissances occidentales « qui entravent le processus de reconstruction et imposent des sanctions successives ne peuvent en aucun cas prétendre être préoccupées par (le sort) des Syriens », a soutenu le ministère syrien.