(Téhéran) Le ministre iranien des Affaires étrangères a fermement condamné mardi les sanctions américaines contre la Turquie imposées par Washington pour l’acquisition par Ankara du système de défense aérienne russe S-400, évoquant un « mépris du droit international ».  

Les États-Unis ont annoncé lundi l’imposition de sanctions à l’agence gouvernementale turque chargée des achats d’armes, le SSB, lui interdisant tout permis d’exportation d’armes et sanctionnant financièrement son président, Ismail Demir, ainsi que d’autres dirigeants de cette agence.

Système de défense antiaérienne dernier cri et l’un des fleurons de l’industrie militaire russe, les S-400 sont incompatibles avec les systèmes de l’OTAN dont la Turquie est membre.

« Nous condamnons fermement les récentes sanctions américaines contre la Turquie et nous nous tenons aux côtés de son peuple et de son gouvernement », a tweeté le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, en utilisant le hashtag « #NeighborsFirst (les voisins d’abord).

Il a dénoncé la volonté répétée des États-Unis d’imposer des sanctions illustrant leur « mépris du droit international ».

La Turquie et l’Iran sont deux puissances régionales voisines aux relations historiquement complexes.  

Elles s’opposent sur de nombreux dossiers, mais ont renforcé ces dernières années leur coopération dans quelques secteurs, comme l’énergie, et sont farouchement hostiles à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

Lors d’un discours prononcé juste avant l’annonce lundi de la décision américaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a exprimé sa « tristesse » de voir « les discours sur les sanctions » se prévaloir aux États-Unis et au sein de l’Union européenne.

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a appelé lors d’une tournée en novembre au Moyen-Orient, à poursuivre la politique de « pression maximale » face à l’Iran.