(Ankara) Les discussions turco-russes visant à stopper l’intensification des tensions dans le nord-ouest de la Syrie entre Ankara et le régime de Damas, un protégé de Moscou, n’ont rien produit de « satisfaisant » pour le moment, a déclaré mardi la présidence turque.

« Aucun résultat satisfaisant n’est pour l’instant sorti des négociations », a dit le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, au cours d’une conférence de presse à Ankara.

Ces déclarations interviennent au moment où de nouvelles discussions entre responsables turcs et russes se sont achevées mardi à Moscou, après un premier cycle de négociations infructueuses dans la capitale turque la semaine dernière.

PHOTO BURHAN OZBILICI, AP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé lors d’une mêlée de presse le 12 février que l’armée turque attaquerait l’armée syrienne n’importe où sur le territoire syrien si un seul autre soldat turc était blessé. Idleb, l’ultime bastion des rebelles et des djihadistes, a été le théâtre d’une escalade ces dernières semaines avec des affrontements inédits entre l’armée turque et les forces du régime de Bachar al-Assad, soutenues par Moscou et Téhéran.

« Nous n’avons pas accepté un document et une carte qui nous ont été présentés (par les Russes) », a souligné M. Kalin, sans fournir de précisions. Il a néanmoins ajouté que les discussions allaient continuer.

Situé dans le nord-ouest de la Syrie, Idleb, l’ultime bastion des rebelles et des djihadistes, a été le théâtre d’une escalade ces dernières semaines avec des affrontements inédits entre l’armée turque et les forces du régime de Bachar al-Assad, soutenues par Moscou et Téhéran.

Ces tensions ont suscité des frictions entre la Turquie et la Russie, qui coopèrent depuis plusieurs années en Syrie, bien qu’elles soutiennent des camps opposés.  

Dans le cadre de leur coopération, les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont notamment conclu un accord, en 2018 à Sotchi (sud-ouest de la Russie), prévoyant la fin des combats et l’érection de postes d’observation turcs dans la région d’Idleb.

PHOTO AFP

Deux hélicoptères syriens ont été abattus récemment, dont celui-ci le 12 février dans la région d’Idleb.

Mardi, M. Kalin a insisté sur le fait que la Turquie exigeait un retrait des forces du régime syrien de certaines zones à Idleb où l’avancée récente des troupes de Damas a conduit des postes turcs à se retrouver encerclés.

« Il est hors de question pour nous de déplacer les postes d’observation », a averti M. Kalin, ajoutant que la Turquie allait « continuer d’envoyer des renforts militaires » à Idleb, comme elle le fait depuis plusieurs jours.

Il a aussi dit que la Turquie riposterait « avec la plus grande fermeté » à toute nouvelle attaque contre ses forces dans cette région.

Depuis son déclenchement en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 380 000 morts et des millions de déplacés.