Au moins 20 combattants prorégime ont été tués en trois jours par des djihadistes lors d'un regain de violences dans le nord-ouest de la Syrie, principalement dans la province d'Idleb, a annoncé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Il s'agit d'une des plus graves flambées de violence dans la province d'Idleb depuis un accord russo-turc conclu en septembre sur une zone démilitarisée qui était censée séparer les zones gouvernementales des secteurs insurgés à Idleb.

Cet accord avait permis à cette région, dominée par des djihadistes, d'échapper à une offensive du régime de Bachar al-Assad.

« Depuis dimanche, 20 combattants prorégime ont été tués dans des attaques menées par les djihadistes d'Idleb », a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.

Il a précisé que la dernière attaque, dans la nuit de lundi à mardi, avait fait cinq morts dans la province voisine d'Alep.

En trois jours, les combats et les bombardements du régime ont par ailleurs tué neuf djihadistes, selon l'OSDH.

Depuis début février, les bombardements du régime ont par ailleurs poussé des milliers de civils à abandonner Khan Cheikhoun, ville du sud d'Idleb aux mains des djihadistes, pour trouver refuge plus au nord dans la province.

Entre le 1er et le 21 février, plus de 7000 femmes, enfants et hommes ont ainsi été déplacés par les violences, selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

« C'est un des niveaux de déplacement les plus élevés à Idleb depuis l'accord signé en septembre », a indiqué mardi à l'AFP un porte-parole d'Ocha, David Swanson.

« L'ONU reste profondément préoccupée pour la sûreté et la protection des milliers de personnes récemment déplacées de Khan Cheikhoun après un regain des hostilités dans le secteur », a-t-il ajouté.

Un correspondant de l'AFP a vu mardi sur l'autoroute des dizaines de véhicules, camions et tracteurs chargés de couvertures et autres affaires personnelles emportées par les familles qui fuient en direction du nord de la province d'Idleb. Des bergers fuient avec leur cheptel, a-t-il précisé.

Deux femmes ont péri mardi à Khan Cheikhoun dans des bombardements du régime, portant à 42 le nombre total de morts depuis le 9 février, selon l'OSDH.

Hayat Tahrir al-Cham, une organisation dominée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, contrôle une majeure partie de la province d'Idleb et des segments adjacents des provinces voisines d'Alep et d'Hama.

Cette région accueille d'autres groupes djihadistes et échappe au contrôle de Damas.

Le conflit en Syrie, impliquant plusieurs acteurs régionaux et internationaux, a fait plus de 360 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés depuis 2011.