Un Américano-saoudien, soupçonné d'avoir combattu dans les rangs de l'organisation État islamique (EI), a été libéré après avoir été détenu pendant 13 mois par l'armée américaine en Irak, ont annoncé lundi ses avocats.

Son dossier, objet de plusieurs décisions de justice à Washington, a soulevé d'importants enjeux, apparemment contradictoires, en termes de sécurité nationale et de droits constitutionnels des citoyens américains.

« Après avoir été détenu illégalement pendant un an par le gouvernement (de Donald) Trump, notre client est enfin libre », a tweeté la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU, qui s'était saisie du cas de cet homme dont le nom n'a jamais été rendu public.

L'ACLU n'a pas précisé où il avait été remis en liberté, mais selon le New York Times, il a été relâché à Bahrein après avoir conclu un accord confidentiel avec le gouvernement américain.

Né aux États-Unis de parents saoudiens, il avait été capturé en Syrie en septembre 2017, avant d'être transféré en Irak, où il a été interrogé par des enquêteurs américains.

Il affirmait s'être rendu en Syrie comme journaliste mais le gouvernement américain a estimé qu'il avait combattu pour le groupe État islamique.  

Il n'a toutefois jamais été inculpé par la justice américaine et est resté détenu dans un cadre extrajudiciaire.

La justice fédérale a forcé les militaires à lui accorder l'accès à un conseil juridique après cinq mois de détention, puis a empêché sa libération dans le nord de la Syrie qui aurait signifié, selon ses avocats, un « arrêt de mort ».

« Mon dossier contient le pire et le meilleur » de ce qui fait les États-Unis, a réagi cet homme dans un communiqué.  

« Je n'aurais jamais imaginé que mon pays me prive d'accès à un avocat pendant cinq mois et me maintienne à l'isolement pendant plus d'un an », a-t-il poursuivi. « Personne, quels que soient les soupçons pesant sur lui, ne devrait être traité de la manière dont mon gouvernement m'a traité. »

Mais, « une fois que j'ai eu la chance de faire valoir mes droits, la Constitution et les tribunaux m'ont protégé », a-t-il ajouté.

Entre 100 et 200 Américains auraient rejoint les rangs de l'EI en Irak et en Syrie, selon différentes estimations. Mais cet homme était le seul Américain connu parmi les djihadistes présumés retenu en Irak ou en Syrie.