Le prince héritier d'Arabie saoudite doit s'exprimer mercredi devant un forum international sur l'investissement à Ryad, première intervention depuis le début de la crise née du meurtre du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi.

Les organisateurs du forum Future Investment Initiative (FII) ont classé le prince Mohammed ben Salmane parmi les principaux orateurs au deuxième jour de la conférence. Il y avait fait une brève apparition mardi.

Le prince héritier doit faire partie d'un groupe d'intervenants aux côtés du premier ministre désigné du Liban Saad Hariri qui avait brusquement annoncé sa démission en novembre 2017 depuis la capitale saoudienne, déclenchant des rumeurs selon lesquelles il y était détenu contre son gré.

La conférence économique de Riyad, surnommée « Davos du désert » par la presse, a été totalement éclipsée par le tollé international suscité par l'assassinat le 2 octobre de Jamal Khashoggi au consulat du royaume saoudien à Istanbul.

Des informations selon lesquelles le meurtre a été ordonné par le pouvoir saoudien ont incité des responsables politiques et des chefs d'entreprise occidentaux à annuler leur venue au FII.  

Le scandale a terni l'image du prince Mohammed qui, selon le président Donald Trump, a nié toute implication dans le meurtre de Khashoggi.

Les organisateurs saoudiens du forum de Riyad se sont efforcés de montrer que les affaires continuent en annonçant 12 « mégaprojets » d'une valeur de plus de 50 milliards de dollars, notamment dans les secteurs du pétrole, du gaz et des infrastructures, au premier jour du FII qui s'achève jeudi.

« Ce sont des jours difficiles. Nous traversons une crise », a déclaré devant les participants le ministre saoudien de l'Énergie Khaled al-Faleh. L'assassinat de Khashoggi « est abominable et personne dans le royaume ne peut le justifier », a-t-il ajouté.

L'Arabie saoudite avait d'abord affirmé que Khashoggi était parti librement après avoir visité le consulat, mais alors que la pression internationale montait, le royaume a admis samedi qu'il était mort à l'intérieur de la mission diplomatique à la suite d'une « rixe », suscitant aussitôt une vague de scepticisme en Occident.  

Les États-Unis ont déclaré mardi qu'ils allaient révoquer les visas des Saoudiens impliqués dans l'assassinat de Khashoggi et le président Donald Trump a affirmé que l'opération de dissimulation saoudienne, « l'une des pires de l'Histoire », avait été un « fiasco total ».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l'assassinat de Khashoggi avait été minutieusement préparé et qu'il s'agissait d'un crime « prémédité ».