L'Autorité palestinienne a annoncé samedi avoir saisi la Cour internationale de justice (CIJ), affirmant que les États-Unis avaient « violé » le droit international en transférant leur ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Après avoir décidé fin 2017 de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, le président Donald Trump a fait transférer en mai l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers la Ville sainte, rompant avec des décennies de diplomatie américaine.

Les responsables de l'Autorité palestinienne ont depuis coupé les ponts avec Washington, les Palestiniens considérant Jérusalem-Est comme la capitale de l'État auquel ils aspirent et insistant sur le fait que le statut de la ville doit être négocié dans le cadre d'un accord de paix, comme le préconise la communauté internationale.

Les Palestiniens ont porté plainte vendredi auprès de la CIJ pour « violation du droit international » après le transfert de l'ambassade américaine vers « la ville occupée de Jérusalem », a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki dans un communiqué repris par l'agence palestinienne Wafa.

Israël occupe Jérusalem-Est et la Cisjordanie depuis 1967 et considère depuis la totalité de la Ville sainte comme sa capitale.

« La diplomatie palestinienne s'est appuyée sur l'adhésion de l'État de Palestine à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 », a-t-il ajouté, rappelant qu'il était du rôle de la CIJ de se pencher sur les affaires liées à cette Convention.

Dans sa plainte, l'Autorité palestinienne demande à la CIJ de déclarer que le transfert de l'ambassade « constitue une violation de la Convention de Vienne » et d'ordonner à Washington de retirer sa mission diplomatique de Jérusalem, selon l'agence Wafa.

Créée en 1946 et basée à La Haye, la CIJ statue sur les différends entre pays, mais elle peut également donner des avis consultatifs non contraignants à des organes de l'ONU tels que l'Assemblée générale.

Il s'agit de la première fois que les Palestiniens portent plainte auprès de la CIJ contre les États-Unis, a indiqué un responsable de l'Autorité palestinienne à l'AFP.

L'Assemblée générale des Nations unies a accordé en 2012 le statut d'État observateur non-membre à la Palestine.