Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé jeudi que l'Iran avait franchi une «ligne rouge» en tirant, selon lui, des roquettes depuis la Syrie sur la partie du Golan occupée par Israël, des frappes suivies par une riposte israélienne dans ce pays.

«Notre réaction a été en conséquence. [L'armée israélienne] a mené une attaque de grande envergure contre des objectifs iraniens en Syrie», a déclaré M. Nétanyahou dans une vidéo sur son compte Twitter en soulignant qu'«aucune» des roquettes présentées comme tirées par l'Iran n'était tombée en Israël.

«Nous sommes engagés dans une bataille prolongée. Notre but est clair: nous ne laisserons pas l'Iran s'établir militairement en Syrie», a ajouté le premier ministre israélien.

«Nous agirons contre ceux qui se préparent à nous attaquer avant qu'ils passent à l'acte», a-t-il également prévenu dans sa première réaction publique après les dizaines de raids meurtriers menés dans la nuit de mercredi à jeudi par Israël contre des cibles présentées comme iraniennes en Syrie.

Israël a affirmé avoir agi en représailles à des tirs de roquettes iraniennes vers la partie du plateau du Golan qu'elle occupe et a annexée. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Si leur paternité était confirmée, les tirs de roquettes depuis la Syrie seraient la première attaque directe de la part de l'Iran contre des positions israéliennes.

La riposte israélienne est quant à elle d'une intensité exceptionnelle sur le sol syrien depuis le début de la guerre civile en 2011.

Ces frappes israéliennes ont tué 23 combattants prorégime, dont 18 étrangers, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Selon l'armée israélienne, les frappes ont aussi visé des batteries de défense anti-aérienne de l'armée syrienne.

«Les batteries de l'armée syrienne ont tiré des missiles sol-air contre nous et c'est pourquoi nous les avons attaquées»,  a dit M. Nétanyahou. «J'ai adressé un message clair au régime syrien de [Bachar al-]Assad: nos opérations sont dirigées contre les objectifs iraniens en Syrie mais si l'armée syrienne agit contre nous, nous agirons contre elle».

Israël se tenait prêt depuis des semaines à une réaction iranienne après avoir frappé au moins trois fois contre des intérêts iraniens en Syrie depuis début avril, faisant des morts parmi les combattants iraniens.

L'escalade militaire inédite entre Israël et l'Iran a alarmé la communauté internationale, qui a appelé à la retenue face au danger d'une guerre ouverte.

Le ministre israélien de l'Education Naftali Bennett, membre du cabinet restreint de sécurité, a indiqué jeudi dans un communiqué avoir rencontré 26 ambassadeurs ou membre du corps diplomatique de différents pays pour leur expliquer les opérations israéliennes en Syrie.

«J'attends de vous un soutien contre les ambitions nucléaires et militaires de l'Iran. Il ne faut pas vendre l'avenir en échange d'un calme à court terme», a affirmé le ministre, chef d'un parti nationaliste religieux.

Parmi ces pays figuraient notamment la Russie, la France, l'Allemagne, l'Inde, le Japon et l'Italie, d'après le ministère de l'Éducation.