Plus de 22 millions de personnes ont maintenant besoin d'aide au Yémen où le risque de famine se propage avec la guerre entre les rebelles, soutenus par l'Iran, et le gouvernement, appuyé par l'Arabie saoudite, a déclaré mardi l'ONU.

Un nouveau rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) note que 22,2 millions de Yéménites (76% de la population) ont besoin d'aide dans ce pays pauvre et en guerre, soit une augmentation de 1,5 million de personnes au cours des seuls six derniers mois.

Le risque de famine est également en hausse, avec 8,4 millions de personnes confrontées à la faim, contre 6,8 millions en 2017, selon l'Ocha.

Ces chiffres couvrent plus de la moitié des districts du pays, dont 72 des 95 zones les plus exposées au risque de famine.

Plus de 1500 écoles à travers le Yémen ont été endommagées ou complètement détruites en raison du conflit qui dure depuis trois ans, selon le rapport.

Certaines écoles sont occupées par des groupes armés.

5000 enfants tués ou disparus

L'UNICEF a pour sa part publié mardi des chiffres édifiants sur les conséquences de la guerre au Yémen, affirmant que plus de 5000 enfants ont été tués ou blessés dans les violences et que 1,8 million souffrent d'une malnutrition aiguë.

Dans un rapport présenté à la presse à Sanaa, le Fonds des Nations unies pour l'enfance a ajouté que près de deux millions d'enfants ne vont plus à l'école, dont un demi-million depuis l'escalade du conflit en mars 2015 consécutive à l'intervention militaire de l'Arabie saoudite et de ses alliés.

Plus de trois millions d'enfants sont nés depuis cette date et «une génération entière» sera marquée par la violence, les déplacements, la maladie, la pauvreté et la malnutrition, note le rapport.

Plus de la moitié des jeunes Yéménites n'ont pas accès à l'eau potable ou à un système d'assainissement adéquat, a encore déploré l'UNICEF, soulignant que 1,8 million d'enfants souffrent de malnutrition aiguë, dont près de 400 000 ont besoin d'un traitement urgent pour survivre.

Plus de 5000 enfants ont été tués ou blessés dans les violences depuis mars 2015, soit 1000 de plus qu'en mars 2017, selon les chiffres de cette agence de l'ONU.

Les enfants au Yémen «souffrent des conséquences dévastatrices d'une guerre qui n'est pas de leur fait», a déclaré Meritxell Relano, représentante de l'UNICEF au Yémen.

Par ailleurs, les trois quarts des filles sont mariées avant 18 ans, relève l'UNICEF, alors que des cas de mariage forcé sont régulièrement rapportés dans ce pays, notamment pour des raisons financières.

Les enfants au Yémen «souffrent des conséquences dévastatrices d'une guerre qui n'est pas de leur fait», a déploré Meritxell Relano, représentante de l'Unicef au Yémen.

Selon le rapport, plus de 11 millions d'enfants ont immédiatement besoin d'une assistance humanitaire dans ce pays qui est le plus pauvre du Moyen-Orient et parmi les plus pauvres du monde.

L'année dernière, les Nations unies ont déclaré que le Yémen était le théâtre de «la pire crise humanitaire du monde».

La guerre oppose des forces gouvernementales aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), qui ont conquis de vastes territoires, dont la capitale Sanaa en septembre 2014.

Depuis mars 2015, une alliance militaire dirigée par l'Arabie saoudite est entrée en action au Yémen pour soutenir les forces gouvernementales.

Quelque 9000 personnes ont été tuées et plus de 51 000 blessées, dont de nombreux civils, depuis l'intervention sous commandement saoudien au Yémen, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Plus de 2200 personnes sont également mortes en raison d'une épidémie de choléra qui a frappé le pays depuis avril, d'après l'OMS.

Le Yémen dépend largement de l'aide internationale et des importations alimentaires qui font l'objet de restrictions, l'Arabie saoudite et ses alliés ayant imposé des contrôles dans les ports en raison de soupçons de transferts d'armements iraniens vers les Houthis.