Seize policiers ont été tués et 13 autres blessés vendredi soir dans des combats avec des islamistes, dans le désert occidental égyptien, selon un premier bilan officiel publié samedi par le ministère de l'Intérieur.

Ce bilan officiel est inférieur à ceux communiqués jusque-là par des sources sécuritaire et médicale, faisant état d'au moins 35 policiers tués dans ces affrontements survenus à quelque 200 km au sud-ouest du Caire.

Le ministère de l'Intérieur a publié les noms des 16 victimes, parmi lesquelles figurent 11 officiers, quatre hommes du rang et un sergent. En outre, un autre policier est porté disparu, selon le communiqué.

Par ailleurs, le ministère précise que 15 combattants islamistes ont été tués ou blessés.

Il fournit également des précisions sur les circonstances de l'accrochage sanglant: «un groupe de terroristes a pris une zone dans le désert (...) pour se cacher, s'entraîner et préparer des opérations terroristes», explique-t-il, et les forces de l'ordre s'apprêtaient à tenter de les déloger lorsqu'ils ont été pris pour cible.

D'après une source de sécurité, les forces de police continuaient samedi soir de traquer des assaillants dans la région.

Depuis que l'armée, alors dirigée par le général Al-Sissi, a destitué en 2013 le président démocratiquement élu Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes ont multiplié les attentats visant les militaires et la police.

Cérémonie

Ce bilan a été donné alors que les autorités égyptiennes et plus de 35 délégations étrangères ont commémoré samedi le 75e anniversaire de la bataille d'El Alamein de 1942, importante victoire alliée sur les nazis.

La cérémonie s'est déroulée au cimetière de la Commonwealth War Graves Commission, chargée des tombes des soldats des États du Commonwealth morts au cours des deux Guerres mondiales, dans la ville d'El Alamein, au nord du pays, sur les rives de la Méditerranée.

L'ambassade britannique a coordonné l'événement au nom des Alliés qui ont combattu les troupes fascistes sur ce terrain encore aujourd'hui truffé de mines.

À l'entrée du site, placé sous haute protection, des affiches à l'effigie du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont accueilli plus d'une centaine de participants emmenés dans des bus affrétés par les services de sécurité.

«Non au terrorisme, non aux guerres», pouvait-on lire sur ces affiches aux couleurs du drapeau égyptien, rouge, blanc et noir.

Le président Sissi n'a pas assisté à la cérémonie.

Dans ce cimetière où même les tombes ont la couleur du désert, des représentants d'une trentaine de nations se sont succédé pour déposer des gerbes de fleurs devant un monument aux morts.

Diplomates, hommes et femmes d'église ont tour à tour rendu un hommage solennel aux victimes de la guerre et souligné l'importance de la lutte contre le terrorisme.

La bataille de 1942 s'était soldée par une première victoire significative des Alliés contre l'Allemagne d'Hitler lors de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945).

Le cimetière où reposent les soldats morts dans la bataille est un «lieu pour se souvenir de ceux qui sont tombés il y a 75 ans», a souligné l'ambassadeur britannique en Egypte, John Casson.

Mais, également un lieu «pour se souvenir de ceux qui continuent de mourir et de tomber, et particulièrement ceux qui ont perdu leur vie dans la méprisable attaque terroriste hier» dans le désert occidental, a-t-il ajouté.

Au moins 16 membres des forces de sécurité égyptiennes ont été victimes d'une embuscade lors d'un raid contre une cellule islamiste à environ 200 kilomètres au sud-ouest du Caire, sur la route de l'oasis de Bahariya.

«La cérémonie d'aujourd'hui est l'occasion de se souvenir du coût humain de la guerre et de réfléchir à l'importance de travailler ensemble pour construire un avenir plus pacifique», a estimé pour sa part Alistair Burt, ministre britannique chargé du Moyen-Orient dans un communiqué publié par l'ambassade britannique.

Depuis 2013, et la destitution par l'armée du président islamiste élu Mohamed Morsi, des centaines de policiers et soldats égyptiens ont été tués dans les affrontements avec des groupes extrémistes, en particulier dans le nord du Sinaï et plus rarement autour du Caire.

L'ambassadeur britannique avait souligné dès vendredi que la Grande-Bretagne se tient «aux côtés de l'Egypte dans sa guerre contre la terreur». «Nous sommes pleinement convaincus que le monde peut la vaincre», avait-il ajouté.