Des travailleurs immigrés asiatiques et des agriculteurs sont bloqués en Arabie saoudite après que leurs patrons qataris ont été chassés du royaume ce mois-ci, a indiqué mercredi le Comité national des droits de l'Homme du Qatar.

Originaires du Bangladesh, d'Inde, du Pakistan ou du Népal, ces travailleurs se retrouvent désormais sans logement et à court d'argent, a déclaré le président de cette organisation.

«De nombreux migrants sont touchés par cette décision», a souligné Ali Ben Smaikh Al-Marri. Un grand nombre des personnes concernées sont des agriculteurs qui gèrent le bétail entre les deux pays, a précisé M. Marri.

«D'ordinaire, les employés voyagent avec des Qataris - beaucoup de Qataris emploient des agriculteurs et voyagent avec leurs domestiques et leurs chauffeurs», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.

«Les employés n'étaient pas autorisés à voyager au Qatar, et ils vivent désormais en Arabie saoudite illégalement, sans pouvoir répondre à leurs besoins fondamentaux», a ajouté M. Marri, soulignant qu'ils n'avaient ni toit ni accès à leur argent.

Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte et Bahreïn ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusant l'émirat de soutenir des groupes «terroristes», ce que Doha dément.

Les quatre pays ont fermé leur espace aérien aux compagnies du Qatar ainsi que la seule frontière terrestre de l'émirat avec l'Arabie saoudite, une voie essentielle pour ses importations alimentaires.

Ils ont également ordonné à tous les Qataris de quitter le pays et à leurs propres ressortissants de rentrer chez eux.

Le Qatar utilise un système de parrainage qui lie les travailleurs à leur employeur. Les raisons pour lesquelles ces travailleurs se sont retrouvés seuls et ne disposaient pas des documents nécessaires n'étaient pas claires dans l'immédiat.

Quelque 12 000 chameaux et moutons auraient été forcés de retourner au Qatar depuis l'Arabie Saoudite en raison de la crise.

M. Marri a indiqué dans ce contexte que son pays allait recourir à un cabinet d'avocats suisse pour réclamer des réparations aux dommages causés par le blocus imposé par ses voisins du Golfe où de nombreux Qataris disposent de propriétés et gèrent des affaires.

Selon lui, des «actions seront intentées devant des tribunaux des trois pays du Golfe et d'autres devant des tribunaux ayant juridiction internationale, en Europe».