Trois assaillants ont été abattus vendredi en commettant des attaques anti-israéliennes qui ont fait quatre blessés selon les forces de sécurité, signe que les violences persistent en Israël et dans les Territoires palestiniens malgré une récente accalmie.

Trois jeunes jeunes Gazaouis ont par ailleurs été blessés par des tirs israéliens près de la barrière de sécurité entre l'enclave palestinienne et l'État hébreu, selon une source médicale palestinienne.

Les violences qui agitent les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël depuis près d'un an continuent d'alarmer la communauté internationale.

La paix est un objectif dont «nous sommes malheureusement plus éloignés que jamais», a affirmé jeudi le patron de l'ONU Ban Ki-moon.

Ces violences ont coûté la vie à 227 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.

La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques, pour beaucoup commises au couteau ou à la voiture bélier.

En pleine période de congé musulman de l'Aïd al-Adha, les trois attentats de vendredi sont venus interrompre une période de trois semaines sans attaques, montrant que la crispation était tout sauf dissipée.

Selon la police israélienne, un homme de 28 ans s'est jeté en criant «Dieu est le plus grand» avec trois couteaux en mains sur une policière qui l'a abattu près de la Vieille ville à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée depuis 1967 et aujourd'hui annexée par Israël.

Identifié comme Saeed Amro, il a été décrit comme détenteur d'un passeport jordanien. Beaucoup de Palestiniens en sont titulaires.

Vexations de l'occupation

Presque simultanément, un Palestinien a été abattu après avoir commis une attaque à la voiture bélier et fait trois blessés légers à un arrêt de bus près de la colonie israélienne de Kyriat Arba en Cisjordanie occupée, ont indiqué l'armée et les secours israéliens.

Le conducteur a été identifié par les autorités palestiniennes comme Firas Khadour. A bord, une Palestinienne identifiée comme Raghad Khadour a été gravement blessée par balle à l'estomac, a indiqué un hôpital israélien.

Un autre Palestinien a été abattu par les forces israéliennes après avoir blessé un soldat à l'arme blanche à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, selon l'armée israélienne.

Hébron, les abords de Kyriat Arba et la porte de Damas à Jérusalem-Est ont déjà été le théâtre de nombreuses attaques depuis le début de la vague de violences le 1er octobre dernier.

Une dizaine de Palestiniens ont ainsi été abattus porte de Damas, principale entrée de la Vieille ville du côté de Jérusalem-Est, en menant des attaques anti-israéliennes. Plusieurs Israéliens y ont été tués dans des attaques.

La colonie de Kyriat Arba, elle, jouxte Hébron, une poudrière où 500 colons israéliens qui voient leur présence comme un acte idéologique renvoyant aux temps bibliques vivent retranchés sous haute protection de l'armée, au milieu de 200 000 Palestiniens.

Selon des analystes, les attaques palestiniennes résultent des vexations de l'occupation, de l'absence de toute perspective proche d'indépendance, des frustrations économiques et des dissensions interpalestiniennes.

Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a dit à l'AFP avoir tiré vers le «principal instigateur» parmi des «dizaines de Palestiniens» qui «brûlaient des pneus, lançaient des grenades lacrymogènes et des cocktails Molotov vers la barrière de sécurité».

Une personne a été touchée par balles selon l'armée mais un responsable médical palestinien a fait état de trois blessés.

«Violence perpétuelle»

Alors que l'ancien président israélien Shimon Peres est toujours hospitalisé en Israël dans un état très grave, Ban Ki-Moon s'inquiétait jeudi soir à New York de la postérité des accords d'Oslo dont M. Peres avait été l'un des grands artisans et qui devaient conduire à la paix.

Le secrétaire général de l'ONU a également jugé «scandaleux» des propos du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui affirmait récemment que les Palestiniens voudraient vider la Cisjordanie de tous les juifs dans leur futur Etat, assimilant cela à un futur «nettoyage ethnique».

M. Ban a souligné que, depuis 1967, 500 000 colons s'étaient installés dans les Territoires palestiniens alors que «la colonisation est illégale au regard de la loi internationale».

La communauté internationale «considère universellement l'expansion des colonies comme un obstacle à la paix», a-t-il dit.

De con côté, Israël conteste que la colonisation soit un obstacle à la paix.

Outre la colonisation et l'occupation israélienne, M. Ban a aussi évoqué les violences anti-israéliennes et les «méprisables» encouragements à la haine de la part des partis palestiniens. Selon lui, la bande de Gaza est une «bombe à retardement» où le risque d'escalade est «omniprésent».

«La solution à deux États (un israélien et un palestinien) risque d'être remplacé par une réalité à un seul État (israélien) en proie à une violence perpétuelle et à l'occupation», a-t-il averti.