Le ministère saoudien de l'Intérieur a annoncé jeudi l'arrestation de 19 suspects, 12 Pakistanais et 7 Saoudiens, pour les attentats suicide perpétrés cette semaine dans le royaume, dont l'attaque sans précédent à Médine, deuxième lieu saint de l'islam.

Cette attaque, qui s'est produite lundi devant la Mosquée du prophète, un site très fréquenté par les fidèles dans les derniers jours du mois sacré du ramadan, avait provoqué une vague d'indignation dans le monde musulman.

Un Saoudien de 26 ans, Naer Moslem Hammad al-Balawi, qui a «un antécédent de consommation de drogue», selon le ministère, a été identifié comme l'auteur de l'attaque de Médine ayant coûté la vie à quatre gardes de sécurité.

Dans un communiqué de son porte-parole publié par l'agence officielle SPA, le ministère de l'Intérieur a ajouté avoir identifié les kamikazes des attentats à Médine et, le même jour, près d'une mosquée chiite à Qatif ainsi qu'à Jeddah (ouest) non loin du consulat des États-Unis dans la capitale économique du royaume.

Le ministère a ajouté que l'attentat de Qatif avait été perpétré par trois «terroristes».

L'un d'eux, Abderrahman Saleh Mohammed al-Amr, 23 ans, était connu des services de sécurité pour avoir été arrêté auparavant pour sa participation à des manifestations dans la province Orientale, où se concentre la minorité chiite du royaume, selon le ministère.

Les deux autres coauteurs de l'attentat sont des jeunes de 20 ans, indique le ministère qui révèle leurs identités.

Nitroglycérine

Le ministère de l'Intérieur avait annoncé lundi avoir découvert des restes humains appartenant à trois personnes sur les lieux de l'attentat de Qatif, mais sans donner des explications.

Des analyses d'échantillons relevés sur les lieux des attentats de Médine et Qatif ont montré «la présence de la nitroglycérine», une substance chimique extrêmement explosive et toxique, «similaire à celle dont des traces ont été constatées sur les lieux de l'explosion à Jeddah», a indiqué le porte-parole du ministère.

Celui-ci avait déjà révélé que le kamikaze de Jeddah était un Pakistanais, qui s'était fait exploser près d'une mosquée située à proximité du consulat des États-Unis, blessant légèrement deux agents de sécurité.

Il s'agissait d'un Pakistanais de 30 ans, identifié comme étant Abdallah Qalzar Khan, qui vivait depuis 12 ans à Jeddah où il travaillait comme chauffeur, avait-il dit.

Les trois attentats de lundi n'ont pas encore été revendiqués, mais leur mode opératoire rappelle celui du groupe djihadiste État islamique (EI), qui a mené plusieurs attentats suicide meurtriers en Arabie saoudite depuis plus d'un an.

L'Arabie saoudite, poids lourd régional, fait partie de la coalition internationale conduite par les États-Unis qui mène la guerre contre l'EI en Irak et en Syrie. Elle dirige en outre depuis mars 2015 une coalition arabo-sunnite qui lutte au Yémen contre les rebelles chiites.

Depuis plus d'un an, les autorités saoudiennes ont multiplié les arrestations d'islamistes radicaux. Elles ont annoncé en 2015 le démantèlement d'un groupe lié à l'EI avec l'interpellation de centaines de suspects, en majorité des Saoudiens.

L'EI a été proclamé comme «ennemi de l'islam» par le grand mufti Abdelaziz Al-Cheikh, la plus haute autorité religieuse sunnite d'Arabie saoudite.

Le groupe djihadiste Al-Qaïda, aujourd'hui rival de l'EI, s'était livré entre 2003 et 2006 à une campagne d'attentats sanglants dans le royaume contre les symboles du pouvoir, les installations militaires et pétrolières et les expatriés occidentaux. Mais ce groupe a été ensuite décimé en Arabie saoudite par une implacable répression.