Les forces loyalistes yéménites, appuyées dans les airs par la coalition arabe emmenée par l'Arabie saoudite, ont repris dimanche une ville du sud-est du Yémen qui était aux mains d'Al-Qaïda depuis plus d'un an, a indiqué à l'AFP un responsable militaire.

«Nous sommes entrés dans le centre de la ville (de Moukalla) et nous n'avons rencontré aucune résistance de la part des djihadistes d'Al-Qaïda qui se sont repliés à l'ouest», en direction du désert dans les provinces du Hadramout et de Chabwa, a indiqué ce responsable par téléphone depuis Moukalla.

Le responsable militaire, qui a requis l'anonymat, a indiqué que les résidents de Moukalla, estimés à 200 000, avaient demandé aux djihadistes d'épargner la ville des destructions qu'auraient engendrés des combats.

Des sources militaires yéménites ont ajouté que des forces au sol émiraties, membres de la coalition arabe, avaient participé à l'opération. Mais l'AFP n'a pas été en mesure de vérifier ces informations auprès de responsables des Emirats arabes unis.

Outre la prise de Moukalla, les forces yéménites ont repris le contrôle du terminal pétrolier de Mina al-Dhaba, plus à l'est, selon des sources militaires.

L'aviation de la coalition arabe engagée depuis mars 2015 au Yémen a couvert l'avancée des troupes yéménites dans Moukalla, capitale de la province du Hadramout, dont la prise intervient dans le cadre d'une opération antidjihadistes de grande ampleur dans le sud du Yémen.

Plus tôt dimanche, des sources militaires avaient fait état de la reprise par les forces gouvernementales de l'aéroport d'Al-Ryane et d'un centre militaire d'Al-Qaïda dans les environs de Moukalla.

Les combattants d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) avaient attaqué Moukalla le 2 avril 2015 et avaient pris le contrôle des principaux quartiers en moins de 24 heures.

Profitant de la guerre qui oppose rebelles Houthis aux forces loyalistes du Yémen, Aqpa s'était emparée de la ville.

Elle y imposait depuis de nombreuses restrictions à la population et a détruit des mausolées et des tombes anciennes de saints musulmans locaux.

La nouvelle opération antidjihadistes intervient alors que des représentants des rebelles et du gouvernement tiennent depuis jeudi des pourparlers de paix à Koweït.

Les États-Unis avaient estimé qu'un règlement du conflit entre pouvoir et rebelles permettrait notamment de se «concentrer sur des menaces comme Aqpa et d'autres groupes djihadistes dans la région», telle l'organisation État islamique.

Dimanche, sept soldats ont été tués et 14 blessés dans un attentat à la voiture piégée à l'entrée de Zinjibar, chef-lieu de la province d'Abyane, fief du réseau djihadiste.

Les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi se sont ensuite «retirées de Zinjibar après y avoir pénétré samedi soir par le sud», a déclaré à l'AFP un officier.

Les forces loyalistes, appuyées par des hélicoptères Apache de la coalition arabe qui opère au Yémen depuis 13 mois en soutien au gouvernement Hadi, avaient pu pénétrer dans le sud de Zinjibar où les combats ont fait samedi 29 morts, dont quatre soldats et 25 combattants d'Al-Qaïda, selon des sources militaires.