Le premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé dimanche une «mobilisation» des ministères, provinces, forces de sécurité, de la défense civile et de volontaires pour faire face aux intempéries qui touchent Bagdad et d'autres provinces du pays.

M. Abadi a déclaré «l'urgence dans les zones affectées par des pluies torrentielles ayant excédé les capacités de drainage», selon un communiqué de son cabinet.

L'Irak a été touché par plusieurs jours de pluies diluviennes, qui ont provoqué de grosses inondations notamment dans la capitale, où de nombreuses rues et habitations ont été envahies par les eaux des pluies et des égouts, le système de drainage étant saturé.

Plusieurs secteurs étaient toujours inondés malgré plusieurs jours de soleil et font craindre pour la santé de la population.

Des milliers de personnes déplacées par les violences qui touchent l'Irak, notamment le conflit avec le groupe État islamique (EI), ont été lourdement affectées par les pluies. De nombreuses tentes installées dans les camps de déplacés ont ainsi été emportées par des torrents de boue, notamment dans la province d'Al-Anbar à l'ouest de Bagdad.

Les intempéries devraient se poursuivre dans les prochains jours selon les prévisions météorologiques, avec le risque de nouvelles inondations difficiles à éviter en raison d'infrastructures vétustes.

L'Irak, en proie à la guerre et aux violences depuis l'invasion américaine de 2003, souffre depuis plusieurs années de services publics et infrastructures en piteux état.

Cet été, les manifestations se sont multipliées contre la corruption et le délitement des services publics, notamment pour dénoncer les coupures quotidiennes de courant alors que les températures atteignaient 50° Celsius.

Face à la colère des Irakiens, le premier ministre avait lancé début août un ambitieux programme de réformes visant à s'attaquer à la corruption et réformer en profondeur le fonctionnement de l'État, plan que le Parlement a rapidement approuvé et étoffé.

Mais la lutte contre la corruption, endémique dans le pays où elle profite aux partis politiques, risque de s'avérer une tâche extrêmement complexe.