Des hommes armés ont enlevé mardi à Bagdad le vice-ministre irakien de la Justice Abdelkarim Farès, ont indiqué des responsables.

Le vice-ministre, à bord d'un véhicule conduit par son chauffeur, a été kidnappé «sous la menace d'armes par des inconnus habillés en noir arrivés à bord de trois voitures», a indiqué un colonel de police. Son chauffeur, qui a tenté de s'interposer, a été blessé par balle.

L'enlèvement s'est produit dans la zone d'al-Bonouk, une région à majorité chiite du nord-est de Bagdad où les milices armées ont une grande influence.

Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, un nombre indéterminé de gardes du corps enlevés avec M. Farès ont été libérés et seul ce dernier est resté aux mains des ravisseurs.

On ignorait dans l'immédiat l'identité et le mobile des ravisseurs de M. Farès, responsable des affaires administratives et financières au ministère de la Justice.

Les enlèvements pour raisons crapuleuses sont monnaie courante à Bagdad. Ils peuvent avoir aussi des motifs politiques ou religieux.

En 2014 et 2015, le nombre de rapts a augmenté, certains étant la conséquence directe des tensions confessionnelles exacerbées par l'offensive des extrémistes djihadistes du groupe État islamique (EI), d'autres l'oeuvre de malfrats cherchant à extorquer des fonds.

Dans la plupart des cas, les victimes ont été libérées contre le paiement d'une rançon.

L'EI, qui s'est emparé de larges pans de territoire après juin 2014, a enlevé des milliers de personnes en Irak, et les autorités se sont tournées vers des milices chiites coutumières des enlèvements pour augmenter ses troupes, renforçant aussi la menace de ces rapts.

Après la débandade de l'armée face à l'EI, de nombreux civils ont rejoint les milices chiites qui ont joué un rôle important pour contenir l'avancée des djihadistes, mais ont aussi été accusées d'abus et violations des droits de l'homme.