Qassem al-Rimi, le nouveau chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), est l'un des piliers du groupe qui a réussi à recruter une génération entière de combattants dédiés à la cause du djihad.

Ce Yéménite, connu sous le nom de guerre d'Abou Houreïra al-Sanaani, avait été désigné chef militaire d'AQPA dès la naissance en 2009 du groupe suite à la fusion des branches yéménite et saoudienne d'Al-Qaïda.

Il était avant cela l'un des grands leaders de la branche yéménite du réseau d'Oussama ben Laden.

Qassem al-Rimi, dont la tête est mise à prix 5 millions de dollars par Washington, a un frère qui est toujours détenu à Guantánamo par les Américains, selon Gregory Johnsen, auteur de The Last Refuge, un livre sur Al-Qaïda au Yémen.

Il a été choisi par les cadres d'AQPA pour succéder à Nasser al-Wahishi, tué la semaine dernière dans une attaque de drone américain au Yémen.

Selon des sources concordantes, Qassem al-Rimi, né en 1974, a quitté à 15 ans sa famille de la province de Rima, dans l'ouest du Yémen.

Selon Gregory Johnsen, il fait surface comme instructeur dans un camp d'entraînement d'Al-Qaïda en Afghanistan avant l'intervention américaine de 2001.

Il fait partie du groupe comprenant Wahishi qui était en contact direct avec Oussama ben Laden.

Extradé ensuite au Yémen, il se retrouve avec Wahishi dans une prison de Sanaa où il prend de l'importance. Il y conduit la prière du groupe djihadiste et se livre à des diatribes contre l'ex-président Ali Abdallah Saleh, alors proche allié de Washington dans la lutte contre Al-Qaïda.

En février 2006, il fera partie des 23 insurgés qui organisent une évasion spectaculaire de la prison de Sanaa, les détenus ayant réussi à creuser un tunnel de 44 mètres, relié à une mosquée.

Cette fuite permettra aux évadés de réorganiser les rangs d'Al-Qaïda au Yémen et de préparer la fusion de la branche yéménite trois ans plus tard avec la branche saoudienne qui vient d'essuyer une rude répression en Arabie saoudite.

Mea culpa

En 2007, le nom de Qassem al-Rimi sera lié à une attaque contre des touristes espagnols qui a coûté la vie à huit d'entre eux à Marib, à l'est de Sanaa.

Après la naissance d'AQPA, Qassem al-Rimi sera directement mêlé à la tentative de faire exploser en vol un avion américain se rendant aux États-Unis à Noël 2009 et une tentative d'envoyer en 2010 des colis piégés dans le même pays à bord d'avions de transport.

Plus récemment, son nom a été lié à l'attaque contre le journal français Charlie Hebdo en janvier dernier. Les auteurs de l'attaque, les frères Kouachi, déclarant avoir agi sur instruction d'AQPA et avoir séjourné au Yémen.

Dans les vidéos d'Al-Malahem, le service de propagande d'AQPA, Qassem al-Rimi apparaît souvent appelant au djihad et incitant les jeunes à rejoindre les rangs de son organisation.

Il fera en décembre 2013 un rare mea culpa en admettant que l'attaque contre un lieu de prière et un hôpital du complexe du ministère de la Défense à Sanaa avait été une erreur.

L'attaque avait fait 56 morts, dont plusieurs médecins étrangers et plus de 200 blessés.

«On a demandé à nos combattants d'éviter l'hôpital et le lieu de prière du complexe du ministère de la Défense, huit l'ont fait et le neuvième ne s'est pas plié à cette consigne», avait-il déclaré.

«L'attaque était dirigée contre le ministère de la Défense. Les hôpitaux du ministère sont nombreux dans le pays et si on avait voulu les attaquer, on aurait pu le faire, notamment là où il n'y a pas de dispositif de sécurité», avait-il ajouté.

PHOTO ARCHIVES AFP

Qassem al-Rimi arborant deux allures différentes.