L'armée israélienne a pris dimanche des mesures disciplinaires à l'encontre de soldats filmés en train de frapper un Palestinien dans un camp de réfugiés de Cisjordanie occupée, ont rapporté les médias.

Selon des sources militaires, l'armée avait ouvert une enquête après la diffusion d'une vidéo montrant plusieurs soldats frappant un Palestinien à terre, dans le camp de réfugiés de Jalazoun.

D'après la radio militaire et des sites d'information en ligne, quatre soldats ont été sanctionnés. Le responsable de l'unité a reçu une réprimande verbale, un soldat sera confiné à la base pendant 30 jours et deux autres ont écopé de peines de 28 jours avec sursis dans une prison militaire.

La radio militaire a décrit ces sanctions disciplinaires comme «relativement légères». Cet incident «n'aidera pas» l'État hébreu dans ses efforts pour défendre l'image de ses forces armées au moment où le pays fait l'objet de différentes enquêtes internationales sur la conduite de ses soldats durant la guerre de Gaza, l'été 2014, a-t-elle souligné.

La vidéo en question, tournée lors d'une manifestation vendredi à Jalazoun, près de Ramallah, montre un Palestinien en venir aux mains avec deux soldats israéliens, avant de se retrouver entouré et maitrisé par sept soldats, dont un lui assène un coup de crosse sur la tête, ce qui le fait tomber.

Un des soldats lui assène ensuite plusieurs coups de genou au visage alors que le Palestinien est à terre. Il est ensuite emmené par les soldats.

Selon l'armée, cet incident s'est produit en marge d'une manifestation «violente de plusieurs dizaines» de Palestiniens qui ont lancé des pierres vers des soldats israéliens. Un officier a été légèrement blessé par un de ces projectiles.

«La conduite de ces soldats n'est apparemment pas conforme à celle qu'on attend de soldats israéliens», a ajouté l'armée.

Soldat d'origine éthiopienne battu 

Le ministère israélien de la Justice a par ailleurs annoncé qu'il clôturait l'enquête criminelle sur l'officier de police vu en train de molester un soldat d'origine éthiopienne sur une vidéo qui avait déclenché une série de manifestations.

Le procureur général Yehuda Weinstein a décidé de se conformer à une recommandation du service des affaires internes de la police, en cessant la procédure à l'encontre de l'officier, et transférant le dossier à la police qui doit examiner des mesures «disciplinaires», a dit le ministère.

Une vidéo diffusée en avril montrant le soldat Damas Pakada se faisant molester par des policiers israéliens sans raison apparente avait provoqué la colère de la communauté juive éthiopienne, qui s'était massivement mobilisée.

La clôture de l'enquête a choqué la communauté juive d'origine éthiopienne, qui s'est engagée à se mobilier à nouveau.

Cette décision est «scandaleuse» et «honteuse», a réagi l'ancienne élue Pnina-Tamano Shata, qui avait pris part aux manifestations de cette communauté. «Nous n'avons d'autre choix que de continuer le combat pour nos droits», a-t-elle écrit sur sa page Facebook.

Des heurts sans précédent avaient mis aux prises les juifs israéliens d'origine éthiopienne avec les forces de police à Tel-Aviv et à Jérusalem, poussant les dirigeants israéliens au plus haut niveau à appeler à éradiquer le racisme.

M. Weinstein a expliqué que l'examen de la vidéo avait montré que le soldat Pakada avait été le premier à avoir recours à la violence en repoussant l'officier de police qui lui barrait le passage.

«L'officier a utilisé la force pour éloigner le soldat», indique un communiqué du procureur général, précisant que l'arrestation du soldat par l'officier de police, aidé par un autre policier, s'était déroulée «convenablement».

Le procureur a précisé avoir également clos l'enquête pour violences visant le soldat d'origine éthiopienne.

L'officier de police avait été limogé peu après l'incident.

Les juifs d'Éthiopie affirment être en butte à la discrimination et subir des brimades de la part des policiers.

Leur communauté regroupe 135 500 personnes, dont plus de 50 000 sont nées dans le pays. Elle descend de communautés d'Afrique coupées des autres juifs pendant des siècles, et que les autorités religieuses d'Israël ont tardivement reconnues comme membres de la foi juive.

La plupart des juifs éthiopiens sont arrivés en Israël à la faveur de deux ponts aériens organisés en secret en 1984 et 1991.

Photo: AFP

Les juifs d'Éthiopie affirment être en butte à la discrimination et subir des brimades de la part des policiers.