L'ONU souhaite travailler avec le nouveau gouvernement israélien pour promouvoir une «solution à deux États», c'est-à-dire un État palestinien coexistant avec Israël, «dans un délai raisonnable», a indiqué mardi le nouveau coordinateur spécial de l'ONU au Proche-Orient Nickolay Mladenov.

M. Mladenov, un diplomate bulgare qui a succédé au Néerlandais Robert Serry, faisait son premier exposé de la situation au Proche-Orient devant le Conseil de sécurité. «La période qui s'ouvre sera cruciale pour l'avenir du processus de paix», a-t-il jugé.

«Le secrétaire général (Ban Ki-moon) et moi-même allons dialoguer avec le nouveau gouvernement pour examiner des options réalistes permettant de revenir à des négociations substantielles avec pour objectif une solution à deux États dans un délai raisonnable», a-t-il déclaré.

Les négociations entre Israël et les Palestiniens sont bloquées depuis avril 2014. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a formé un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël et va conserver la haute main sur d'éventuelles futures négociations avec les Palestiniens.

M. Mladenov a aussi insisté sur la nécessité pour Israël de geler ses activités de peuplement en Cisjordanie, que l'ONU considère comme illégales.

«Je saisis cette occasion, a-t-il dit, pour appeler le nouveau gouvernement israélien à prendre des mesures crédibles, y compris un gel des activités de peuplement, afin de faciliter la reprise de négociations significatives» avec les Palestiniens.

Il a aussi affirmé que «la poursuite de la coopération en matière de sécurité entre les autorités israéliennes et palestiniennes reste un élément essentiel pour un règlement pacifique».

Depuis trois semaines, Israël a donné coup sur coup son feu vert à trois séries de constructions de logements pour des colons en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.

M. Mladenov a plaidé pour accélérer la reconstruction de Gaza, qui est «en colère et au bord du désespoir» depuis l'offensive israélienne de l'été 2014. «Éviter l'implosion de Gaza est un impératif moral et humanitaire non seulement pour l'ONU et la communauté internationale, mais d'abord et surtout pour les autorités israéliennes et palestiniennes», a-t-il affirmé.

Au 19 mai, a-t-il indiqué, près de 85 000 des 100 000 foyers de Gaza qui avaient besoin de matériaux de construction les ont obtenus, et 85 des 167 projets de reconstruction financés par la communauté internationale ont été approuvés.

«Ce sont des développements positifs, mais loin d'être suffisants par rapport aux besoins à Gaza», a-t-il estimé.

Enfin le nouvel émissaire a exhorté une nouvelle fois les donateurs à tenir «de toute urgence» leurs promesses d'aider le Liban à supporter le fardeau que représentent 1,2 million de réfugiés syriens installés sur son sol.

Le prédécesseur de M. Mladenov, Robert Serry, avait terminé son mandat de sept ans sur une note pessimiste, «Je ne sais pas s'il n'est pas déjà trop tard» pour sauver le processus de paix, avait-il déclaré dans son ultime exposé devant le Conseil, avant d'avouer  aux journalistes qu'il quittait ses fonctions «un peu découragé».