Le Conseil de sécurité de l'ONU va se réunir samedi pour discuter d'une proposition russe visant à instaurer des «pauses humanitaires» au Yémen, où l'Arabie saoudite bombarde les rebelles houthis qui se sont emparés de vastes régions du pays, ont rapporté vendredi des diplomates.

La Russie a demandé cette réunion au moment où l'ONU et les organisations humanitaires s'inquiètent du nombre croissant de victimes civiles dans les violences et les bombardements dans ce pays.

La réunion des quinze pays membres du Conseil commencera à 15H00 GMT et se tiendra à huis clos.

Les discussions porteront sur «de possibles pauses humanitaires dans les frappes aériennes», a expliqué le porte-parole de la mission russe à l'ONU, Aleksey Zaytsev.

Cette proposition de la Russie arrive après une autre initiative des pays du Golfe, qui tentent de convaincre Moscou d'imposer des sanctions économiques et un embargo sur les armes aux Houthis.

Mais la Russie, opposée à cette initiative, a proposé d'amender le texte en faveur d'un embargo s'appliquant à l'ensemble du pays et de sanctions plus limitées.

Les violences se sont intensifiées au Yémen depuis que l'Arabie saoudite, royaume sunnite, et ses alliés, principalement du Golfe, ont lancé le 26 mars une campagne de frappes aériennes visant à empêcher les rebelles chiites de prendre le pouvoir et l'Iran, soutien des Houthis, d'étendre son influence dans la région.

Violences et bombardements ont fait 519 morts et près de 1700 blessés en deux semaines, avait indiqué jeudi la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos, qui s'était dite «extrêmement inquiète» pour la sécurité des civils piégés dans les combats.

L'Unicef avait rapporté pour sa part mardi qu'au moins 62 enfants avaient été tués et 30 autres blessés dans les combats au Yémen en une semaine.

L'opération militaire «Tempête décisive» a ralenti la progression des rebelles, mais, profitant du chaos, al-Qaïda a pris vendredi le contrôle d'une importante base militaire dans le sud-est.

Soumis à d'intenses bombardements nocturnes de la coalition à Aden (sud), la deuxième ville du Yémen, les Houthis et leurs alliés, des militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont dû battre en retraite du palais présidentiel qu'ils avaient pris jeudi.

Cette intervention vise à venir en aide au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi qui, face à l'avancée des rebelles, s'était réfugié dans un premier temps à Aden, avant de fuir en Arabie saoudite la semaine dernière.

L'ONU soutient M. Hadi en tant que représentant légitime du pouvoir yéménite.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, avait déclaré mardi craindre un «effondrement total» du Yémen.

L'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, était à New York cette semaine sur fond de rumeurs sur son remplacement, qui serait réclamé par des pays du Golfe.