Le roi Abdallah d'Arabie saoudite, hospitalisé mercredi à Ryad, souffre d'une pneumonie qui a nécessité vendredi soir la mise en place d'«un tube pour l'aider à respirer», a annoncé le cabinet royal dans un communiqué.

L'âge du souverain, qui a environ 90 ans - sa date de naissance exacte est inconnue -, et ses multiples hospitalisations, alimente régulièrement les rumeurs sur l'avenir de la gestion du royaume saoudien, puissance pétrolière mondiale et acteur-clé dans la politique au Moyen-Orient.

Le souverain, qui a subi plusieurs opérations ces dernières années, a été hospitalisé à la cité médicale Roi Abdel Aziz de la Garde républicaine, pour «certains examens médicaux», avait indiqué le cabinet royal.

Ces examens «ont révélé une pneumonie qui a nécessité la mise en place vendredi soir, provisoirement, d'un tube pour l'aider à respirer», précise le cabinet dans ce premier bulletin de santé.

Il ajoute que «cette mesure a été couronnée, grâce à Dieu, par la stabilité et le succès», sans préciser la durée d'hospitalisation du souverain saoudien.

Le monarque saoudien avait subi deux opérations au dos, visant à corriger un «relâchement ligamentaire», en octobre 2011 et en novembre 2012. En novembre 2010, il avait été opéré à New York d'une hernie discale, compliquée d'un hématome, puis avait subi une deuxième opération le mois suivant.

Le roi Abdallah a accédé au trône à la mort, en août 2005, de son demi-frère Fahd, mais il dirige de facto le royaume depuis 1995.

Ces derniers temps, ses apparitions publiques sont devenues de plus en plus rares, et il se fait régulièrement représenter par le prince héritier, Salmane Ben Abdel Aziz, 77 ans, comme lors du dernier sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) début décembre au Qatar.

Le prince Salmane, demi-frère du roi, a été nommé prince héritier en juin 2012.

L'hospitalisation d'Abdallah intervient alors que Ryad est activement engagée dans la coalition internationale qui, sous la conduite des États-Unis, mène des raids aériens contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, pays frontalier du royaume.

Le royaume ultraconservateur a longtemps été sous pression pour s'engager contre les jihadistes en mettant un frein aux financements et à l'arrivée de volontaires saoudiens dans leurs rangs.

Pieux, Abdallah, qui s'est forgé une réputation de probité face à d'autres membres de la famille royale accusés de corruption, est «le roi le plus aimé en Arabie saoudite depuis Fayçal», assassiné en 1975, selon un diplomate occidental.