Les États-Unis ne détiennent plus aucun prisonnier en Afghanistan, 13 ans après avoir envahi le pays et renversé le régime des talibans, a-t-on appris auprès d'un responsable américain mercredi.

Cette source, qui a requis l'anonymat, a ajouté à Washington que les derniers prisonniers «originaires de pays tiers» - c'est-à-dire ni américains, ni afghans - n'étaient plus sous responsabilité américaine et que le Pentagone ne disposait plus d'aucun centre de détention en Afghanistan depuis mercredi.

Kaboul aura la haute main sur toutes les prisons du pays dès l'entrée en vigueur du traité bilatéral de sécurité, le 1er janvier 2015, selon ce responsable.

L'accord prévoit notamment une force résiduelle américaine dans le pays au terme de la mission de combat de l'OTAN afin d'épauler l'armée afghane confrontée à l'insurrection des talibans.

À Kaboul, Nazifullah Salarzi, un porte-parole du président afghan Ashraf Ghani, a déclaré  qu'un «nombre limité» de détenus avaient été remis aux autorités afghanes. «Mais je n'ai pas de chiffres à vous donner ni de nationalité. Ils seront traités conformément à la loi», a-t-il déclaré.

Parmi ces prisons se trouvait notamment le très controversé complexe de Bagram, à une quarantaine de kilomètres de Kaboul, où des prisonniers ont été torturés à l'époque de la «guerre contre le terrorisme», décrétée par le président George W. Bush après les attentats du 11-Septembre.

L'annonce de Washington intervient justement au lendemain de la publication d'un rapport d'une commission du Sénat américain sur les méthodes de torture auxquelles la CIA avait soumis des hommes soupçonnés de liens avec Al-Qaïda.

Les États-Unis avaient transféré l'autorité de Bagram, surnommée la «Guantanamo de l'Orient», aux Afghans au printemps 2013, mais avaient gardé le contrôle sur plus d'une cinquantaine de détenus étrangers, dont de nombreux Pakistanais.

Le week-end dernier, les forces américaines ont remis au Pakistan trois cadres des talibans pakistanais détenus en Afghanistan, dont un ancien bras droit du défunt chef de la rébellion, Hakimullah Mehsud.