Le chef de l'opposition Isaac Herzog et l'ex-ministre israélienne Tzipi Livni, qui dirige le parti de centre-gauche HaTnuah, ont annoncé mercredi avoir formé une alliance en vue des élections législatives de mars, affirmant qu'ils se partageraient le pouvoir s'ils remportaient le scrutin.

Si nous gagnons «je serai Premier ministre pour les deux premières années, et Tzipi Livni sera Premier ministre pour la deuxième moitié» du mandat de quatre ans, a déclaré M. Herzog, le chef du Parti travailliste, au cours d'une conférence de presse.

Le Parlement, dissous lundi, a fixé au 17 mars les élections anticipées voulues par le Premier ministre de droite Benyamin Nétanyahou.

«Aujourd'hui le centre sioniste s'est élevé contre les partis d'extrême droite», a déclaré Mme Livni, ministre de la Justice en charge des négociations avec les Palestiniens, limogée la semaine dernière par M. Nétanyahou qui l'a accusée, ainsi qu'un autre ministre centriste Yaïr Lapid (Finances), d'avoir ourdi un «putsch» contre lui.

«Je suis ici pour produire l'effet démultiplicateur qui remplacera le gouvernement d'Israël», a-t-elle lancé.

Selon un sondage publié mardi, le Parti travailliste pourrait devenir le premier parti du Parlement israélien (qui compte 120 sièges) aux législatives anticipées de mars s'il s'alliait avec le parti de centre-gauche.

Une liste commune entre le Parti travailliste et HaTnuah obtiendrait 23 sièges, selon ce sondage commandé par la chaîne du Parlement et publié sur le site internet du journal Maariv, devant le Likoud de M. Nétanyahou, crédité de 21 sièges.

Selon un autre sondage, publié en fin de semaine dernière par le quotidien économique Globes, une liste commune parti travailliste/HaTnuah dépasserait le Likoud avec 24 sièges, contre 23 au parti de M. Nétanyahou.

Le Likoud a immédiatement réagi, affirmant qu'au pouvoir, Mme Livni et M. Herzog feraient de grandes concessions aux Palestiniens dans les négociations.

«L'alliance de Livni avec Herzog est la dream team d'Abou Mazen» (le président palestinien Mahmoud Abbas), selon le communiqué du Likoud. «Il n'y a aucun doute sur ce qu'il pourrait attendre d'un tel gouvernement radical de gauche; de dangereuses concessions sur Jérusalem et à travers le pays».

Pour tenter de former une majorité, le Premier ministre a d'ores et déjà indiqué qu'il souhaitait renouer son alliance avec les partis ultra-orthodoxes, actuellement dans l'opposition mais qu'il considère comme ses «alliés naturels».

Il entend aussi maintenir l'accord avec deux partis de la droite dure, Israël Beiteinou, de Avigdor Lieberman, et le Foyer Juif, de Naftali Bennett, favorables à une accélération de la colonisation juive dans les territoires palestiniens.

Un loi adoptée en mars, qui augmente le nombre de voix nécessaires pour faire son entrée au Parlement - élu en Israël à proportionnelle - pourrait pousser de nombreux partis à former des alliances.

Enfin, le nouveau parti d'un populaire ancien ministre, Moshé Kahlon (ex-membre du Likoud) qui a lancé sa nouvelle formation le mois dernier, a été baptisé «Kulanu» (Nous tous), a rapporté la presse israélienne mardi soir.

Selon plusieurs sondages, il pourrait gagner jusqu'à 13 sièges.