Le premier ministre libanais Tammam Salam a souligné, en entamant mercredi une visite officielle en France, que son pays avait urgemment besoin d'une aide internationale pour l'aider à supporter le poids de la présence de près de 1,5 million de réfugiés syriens sur son territoire.

«Le Liban traverse l'une des phases les plus dangereuses de son histoire. À la crise politique et institutionnelle s'ajoutent des difficultés économiques et sociales majeures, que vient compliquer l'afflux de près d'un million et demi de Syriens, un poids impossible à porter», a déclaré M. Salam.

«Les réfugiés syriens pèsent lourd et négativement sur le Liban. En attendant leur retour, nous avons besoin d'un soutien régional et international», a ajouté le premier ministre libanais lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

Il a souligné que la crise syrienne avait affecté «le volet sécuritaire interne au Liban», particulièrement dans l'est du pays frontalier de la Syrie, où les djihadistes du groupe État islamique et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, ont attaqué les forces de sécurité libanaises et pris en otage une trentaine de soldats et policiers.

«Le pays vit au rythme de la prise d'otages et du chantage ignoble. Les ravisseurs nous lancent chaque semaine des ultimatums, ils ont déjà décapité deux otages, en ont abattu deux autres de sang-froid et continuent de manipuler cruellement les parents des 25 qui restent détenus», a-t-il expliqué.

Interrogé sur le conflit en Syrie, M. Salam a estimé que les attaques aériennes de la coalition internationale dirigée par les États-Unis ne pourraient pas venir à bout du groupe de l'EI ou d'Al-Nosra. «Il faut faire quelque chose sur le terrain, il faut une concertation entre la coalition et tous les pays de la région pour mettre fin à cette violence», a-t-il dit.

Malheureusement, a-t-il déploré, «la confrontation entre les Américains et les Russes, en Ukraine comme en Syrie, n'aide pas à cela, et dans le cadre de cette confrontation il n'y aura pas de solution».

M. Salam, qui exerce depuis mai toutes les fonctions exécutives, en l'absence d'un président de la République faute d'accord politique pour élire un chef de l'État, doit rencontrer vendredi le président François Hollande et le premier ministre Manuel Valls.