Une femme émiratie a été arrêtée pour le meurtre d'une Américaine et une tentative d'attentat contre un médecin américain, ont annoncé jeudi les autorités, précisant que le mobile de ces agressions était la nationalité des victimes.

Les autorités d'Abou Dhabi n'ont pas pour autant qualifié ces actions de «terroristes» ni fait de lien avec la participation des Émirats arabes unis à la coalition internationale anti-djihadistes conduite par Washington.

Une traque avait été lancée lundi pour retrouver la mystérieuse personne entièrement recouverte de la longue robe traditionnelle noire et portant le niqab, qui avait été filmée par les caméras de surveillance après le meurtre lundi d'une enseignante américaine de 47 ans, poignardée dans les toilettes d'un centre commercial d'Abou Dhabi.

Après ce meurtre, la suspecte a tenté «de placer une bombe artisanale devant la maison d'un médecin américain, que la police a réussi à désamorcer», a indiqué le ministre de l'Intérieur, cheikh Seif Ben Zayed Al-Nahyane.

Cette Émiratie de 36 ans a «visé ses victimes pour leur nationalité. Elle n'avait pas de problèmes personnels avec elles», a ajouté le ministre, sans donner d'autres précisions.

Le meurtre de l'Américaine est «un crime ignoble sans précédent aux Émirats», a-t-il ajouté. Il a accusé la suspecte d'avoir cherché à «nuire à la sécurité et à terroriser des innocents» et promis de sévir «fermement» contre ceux qui nuiraient à la sécurité de ce riche pays pétrolier du Golfe.

Une vidéo diffusée jeudi par le ministère de l'Intérieur montre des policiers en armes faisant irruption dans une maison et arrêtant une femme en pyjama, présentée comme la meurtrière. Au moins une autre personne a été également arrêtée dans la maison.

La vidéo montre aussi des couteaux et du matériel servant à la fabrication de bombes ainsi que des traces de sang sur le volant d'une voiture, censée être celle de la femme arrêtée.

Les Émirats arabes unis accueillent des millions de travailleurs étrangers et se targuent d'être une société ouverte. Ce type de meurtres y est très rare.

Le pays s'est joint en septembre à la coalition internationale conduite par les États-Unis et qui mène des frappes aériennes contre le groupe armé État islamique (EI) en Irak et en Syrie.

Le gouvernement d'Abou Dhabi est, par ailleurs, engagé dans une lutte féroce contre la confrérie des Frères musulmans, placée le mois dernier en tête d'une liste de 83 organisations qualifiées de «terroristes».