Le chef d'un parti politique yéménite a été abattu dimanche par un homme armé à Sanaa alors que, dans l'ouest du pays, Al-Qaïda détenait en otage 15 soldats après une attaque qui a fait 18 morts.

Mohamed Abdelmalek al-Moutawakel, secrétaire général du parti de l'Union des forces populaires (libéral), a été tué par balles par un homme circulant à moto dans une rue du centre de la capitale, a déclaré à l'AFP sa fille, Radhia.

L'homme politique, dont le décès a été confirmé par une source médicale, a été «mortellement touché au cou» par son agresseur qui a pris la fuite, a-t-elle ajouté.

Aucune piste n'a été immédiatement évoquée concernant cet assassinat, intervenu au lendemain de l'annonce d'un accord entre les forces politiques, dont le parti de l'Union des forces populaires, sur la formation d'un gouvernement de technocrates au Yémen, pays miné par la violence.

Ainsi, 15 soldats étaient retenus en otages dimanche par Al-Qaïda dans l'ouest du Yémen au lendemain d'une attaque contre un QG des forces de sécurité qui a fait 18 tués, selon des sources tribale et sécuritaire.

Des dizaines de combattants d'Al-Qaïda ont attaqué dans la nuit le QG des forces de sécurité à Jabal Ras, localité de la province de Hodeïda, sur la mer Rouge, «tuant 13 soldats, blessant 10 et capturant 15 autres», a déclaré à l'AFP une source des services de sécurité.

Cinq blessés ont succombé, portant le bilan à 18 le nombre des morts dans l'assaut, a précisé la même source en fin de journée.

Trois assaillants auraient péri, a ajouté cette source, précisant que les combattants d'Al-Qaïda «ont réussi à s'emparer du bâtiment».

Des renforts militaires ont été dépêchés depuis la ville de Hodeïda et des négociations ont été engagées avec les combattants d'Al-Qaïda pour qu'ils se retirent du site, a indiqué un dignitaire tribal.

«Une médiation tribale est en cours pour obtenir le retrait des membres d'Al-Qaïda et la libération des soldats faits prisonniers», a déclaré ce dignitaire à l'AFP, sans faire état de progrès.

La situation est tendue à Jabal Ras, ont indiqué des habitants contactés au téléphone.

Les combattants d'Al-Qaïda y étaient arrivés en provenance de la région d'Al-Udayn, dans la province voisine d'Ibb, dont le réseau extrémiste avait pris le contrôle après des affrontements avec les rebelles chiites d'Ansaruallah, qui ne cessent d'étendre leur influence dans l'ouest et le centre du Yémen.

Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), considéré par les États-Unis comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste, est très active au Yémen, notamment dans le sud et le sud-est de ce pays, frontalier de l'Arabie saoudite, premier exportateur de brut dans le monde.