Les deux candidats rivaux à la présidentielle en Afghanistan devaient signer dimanche un accord de partage du pouvoir, mettant ainsi fin à une impasse dangereuse dans un pays toujours fragile et menacé par la rébellion des talibans.

Au terme de trois mois de crise et quelques jours après un attentat taliban meurtrier à Kaboul, les résultats définitifs de la présidentielle du 14 juin devaient être proclamés ce dimanche, a annoncé à l'AFP le porte-parole de la commission électorale, Noor Mohammad Noor.

Dans la foulée, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah devaient signer un accord pour la formation d'un gouvernement d'unité nationale.

Ashraf Ghani, que les résultats préliminaires donnaient vainqueur, devrait être déclaré nouveau président afghan, succédant à Hamid Karzaï, seul homme à avoir gouverné le pays depuis 2001 avec l'appui des Occidentaux.

Abdullah Abdullah devrait de son côté désigner un chef de l'exécutif, ou se nommer lui-même à ce poste.

«Les deux candidats doivent signer un accord sur la structure du (gouvernement) d'unité nationale demain», avait écrit samedi le porte-parole du président Karzaï, Aimal Faizi, sur son compte Twitter.

Mujib Rahman Rahimi, porte-parole d'Abdullah, a confirmé que les deux candidats étaient sur le point de signer un accord.

Selon un porte-parole d'Ashraf Ghani, Faizullah Zaki, l'accord devait être signé devant les médias, et les détails révélés à ce moment-là.

Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah étaient les deux candidats à la succession du président Hamid Karzaï, lequel ne pouvait pas se représenter après deux mandats, selon la Constitution.

Au lendemain du second tour à la mi-juin, Abdullah Abdullah avait fait état de fraudes massives, exacerbant ainsi les tensions entre les Tadjiks, qui lui sont favorables, et les Pachtouns, qui soutiennent M. Ghani.

Accord de sécurité avec l'OTAN

Afin d'écarter les risques d'instabilité politique, les deux candidats avaient signé début août, en présence du secrétaire d'État américain John Kerry, un accord sur le principe d'un gouvernement d'unité nationale, quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle.

La communauté internationale, en particulier Washington, principal bailleur de fonds de l'Afghanistan, s'inquiète des risques de turbulences politiques à quelques mois du retrait des forces de l'OTAN prévu à la fin de l'année.

Le général américain Philip Breedlove, commandant en chef des forces de l'OTAN, a rappelé samedi à Vilnius que l'organisation espérait signer rapidement des accords de sécurité encadrant la présence militaire internationale après 2014.

«Nous espérons une très rapide signature des accords», a déclaré le général Breedlove à l'issue d'une réunion du Comité militaire de l'OTAN.

Il a souligné leur importance pour les pourparlers sur la présence future de l'OTAN après le retrait de ses troupes prévu à la fin de l'année, leur treize ans de présence n'ayant pas permis de vaincre la rébellion menée par les talibans.

«Nous avons eu des discussions fructueuses avec les deux candidats. Nous pensons qu'ils sont très près de former un gouvernement d'unité nationale, ce qui est très important «, a déclaré le général américain à Vilnius.

L'Isaf, qui compte aujourd'hui 41 000 soldats, dont 29 000 américains et 300 polonais, a prévu de retirer toutes se troupes de combats du pays d'ici la fin de l'année, après 13 ans de présence qui n'ont pas permis de vaincre la rébellion menée par les talibans.

Une force plus modeste de quelque 12 000 soldats étrangers, en très grande majorité américains et chargés en principe de soutenir et former les forces locales face à la rébellion, devrait rester dans le pays en 2015.

Cette semaine encore trois soldats de l'OTAN --deux Américains et un Polonais -- ont trouvé la mort dans un attentat suicide à Kaboul, près du vaste complexe fortifié de l'ambassade des États-Unis

Afin d'écarter les risques d'instabilité politique, les deux candidats avaient signé début août, en présence du secrétaire d'État américain John Kerry, un accord sur le principe d'un gouvernement d'unité nationale, quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle.

La communauté internationale, en particulier Washington, principal bailleur de fonds de l'Afghanistan, s'inquiète des risques de turbulences politiques à quelques mois du retrait des forces de l'OTAN prévu à la fin de l'année.