De violents combats ont éclaté jeudi entre des militaires libanais et des hommes armés dans l'est du pays, au cours desquels un soldat a été porté disparu, trois semaines après des affrontements sanglants dans cette zone frontalière de la Syrie.

Le 2 août, des djihadistes venus de Syrie avaient attaqué l'armée à Aarsal, une localité proche de la frontière syrienne. Ces combats avaient fait 19 morts dans les rangs des militaires et des dizaines parmi les djihadistes et des civils.

Les affrontements ont éclaté dans la matinée jeudi après qu'un véhicule militaire est tombé dans une embuscade dans les environs d'Aarsal, selon l'armée. Un soldat a été blessé et un autre est depuis «porté disparu», de même source.

Les habitants d'Aarsal et des centaines de civils, pris de panique, fuyaient la zone à bord de leurs voitures, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.

Dans l'après-midi, l'armée bombardait violemment des positions des combattants et une épaisse fumée noire était visible, selon le journaliste, qui a également vu un soldat blessé évacué à bord d'un véhicule militaire.

Des renforts ont été dépêchés dans les environs d'Aarsal, avec des blindés, des transports de troupes et d'autres véhicules.

Dans un communiqué, l'armée précise que les combats ont éclaté lorsque, «vers 11 h (4 h à Montréal), un véhicule de l'armée à l'intérieur duquel se trouvaient cinq militaires» est tombé dans une embuscade «de terroristes armés».

«Des unités de l'armée ont alors lancé une attaque et ont pu sauver quatre militaires (...) un soldat est porté disparu et un autre a été blessé», ajoute le texte.

L'armée a affirmé avoir détruit un «véhicule appartenant aux terroristes et équipé d'une mitrailleuse anti-aérienne 23 mm» et qu'il y avait «des morts et des blessés» parmi eux.

Un responsable des services de sécurité avait auparavant indiqué à l'AFP que l'attaque contre le véhicule militaire s'était produite à l'aube.

Ni l'armée ni ce responsable, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, n'ont précisé s'il s'agissait de nouveaux combattants ou de ceux qui avaient déjà combattu les militaires au début du mois avant de se replier dans les montagnes.

Ces djihadistes détiennent encore en otage 19 soldats et 15 policiers libanais, enlevés lors de ces combats et qu'ils veulent échanger contre des prisonniers islamistes.

Le conflit en Syrie a exacerbé les divisions et les tensions confessionnelles au Liban. Les sunnites sont en faveur de leurs coreligionnaires qui se battent contre le régime, tandis que les chiites, emmenés par le puissant Hezbollah qui combat auprès de l'armée syrienne, sont partisans du président Bachar al-Assad.