Des insurgés irakiens ont fermé un important barrage hydraulique à Fallouja, ville tombée aux mains des jihadistes début janvier, a annoncé lundi le ministre des Ressources hydrauliques, Mouhanad al-Saadi.

Les insurgés, qui se sont emparés du barrage il y a plusieurs semaines, «ont totalement fermé le barrage de Fallouja depuis hier (dimanche) matin», a déclaré le ministre. Ce barrage constitue une importante ressource en eau pour le centre et le sud du pays.

Fallouja est depuis début janvier aux mains des jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et de combattants de tribus anti-gouvernementale, tout comme certains quartiers de la ville voisine de Ramadi, chef-lieu de la province majoritairement sunnite d'Al-Anbar.

La fermeture du barrage, qui prive d'eau de nombreux Irakiens, souligne l'incapacité des autorités à mettre un terme au cycle de violences qui ravage non seulement la région mais le pays entier, à deux semaines des élections législatives.

L'ambassade américaine en Irak a condamné «les actes terroristes en cours» menés par les jihadistes de l'EIIL, et notamment la fermeture du barrage.

«Viser des barrages ou d'autres infrastructures vitales, c'est viser les citoyens irakiens innocents (...) Des centaines de milliers d'Irakiens innocents ont souffert de coupures d'eau en conséquence des actions de l'EIIL», a ajouté l'ambassade dans un communiqué.

Quinze morts lundi

Depuis le début de l'année, plus de 2550 personnes ont péri dans des violences dans le pays.

Lundi, 15 personnes ont encore été tuées à travers le pays, dont cinq dans des bombardements près de Bagdad.

Au nord de la capitale, un policier a été tué à Tikrit, et des hommes armés ont abattu un Kurde membre des forces de sécurité et un civil à Kirkouk.

À Fallouja, les bombardement ont tué deux personnes, tandis que cinq combattants ont péri dans les violences à Ramadi.

Les violences sont notamment alimentées par le conflit en Syrie voisine et par le mécontentement de la minorité sunnite en Irak, qui s'estime discriminée par les forces de sécurité et les autorités dominées par les chiites.