Cinq personnes ont été arrêtées à la suite de nouveaux heurts dimanche sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est entre Palestiniens et policiers, a indiqué la police israélienne.

Des Palestiniens ont commencé à lancer des cocktails molotov et des pierres sur la police qui avait ouvert l'une des portes de l'esplanade à des visiteurs non-musulmans, a déclaré Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne.

«Les policiers ont riposté en tirant des grenades assourdissantes et ont pénétré sur le mont du Temple», a-t-il dit en utilisant le terme juif pour désigné ce site. Deux policiers ont été légèrement blessés, selon un communiqué de la police.

Parmi les manifestants palestiniens retranchés sur l'esplanade, figuraient des membres du mouvement islamiste Hamas, a constaté l'AFP.

«Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans ces heurts ont été appréhendées et il y aura d'autres arrestations», a précisé à l'AFP le porte-parole de la police.

L'esplanade, que les musulmans appellent le «Noble sanctuaire» et les juifs «Mont du Temple», est un lieu sacré pour l'islam comme pour le judaïsme et une source de tensions quasi-quotidiennes entre les deux communautés.

Au pied de l'esplanade se situe le Mur des Lamentations, lieu saint du judaïsme.

Les non-musulmans peuvent se rendre sur l'esplanade mais les juifs ne sont pas autorisés à y prier. Des juifs nationalistes exigeant le droit d'y prier tentent cependant souvent d'entrer sur l'esplanade.

M. Rosenfeld n'était pas en mesure de dire si des juifs figuraient parmi les visiteurs de dimanche, veille du début de la Pâque juive.

Dans un communiqué, le dirigeant palestinien Nabil Chaath a condamné les «agressions israéliennes» sur l'esplanade, faisant état de six blessés palestiniens.

«Ce que j'ai vu aujourd'hui reflète la nature des plans israéliens pour s'emparer de la ville par toutes les méthodes possibles», a déploré M. Chaath. «Jérusalem devrait être un exemple pour le reste du monde, une ville ouverte à tous», a-t-il plaidé.

En mars, l'Union européenne s'est inquiétée dans un rapport d'un «risque significatif» de troubles au Moyen-Orient en raison des tensions croissantes autour de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et située à Jérusalem-Est.

Elle y recommande de «préserver l'intégrité du site et le statu quo» sur l'esplanade, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale «unifiée et indivisible». Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de la partie orientale occupée de la ville, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'État auquel ils aspirent.