La Knesset, le Parlement israélien, a voté mercredi une loi controversée qui devrait contraindre certains jeunes juifs ultra-orthodoxes à faire leur service militaire.

En juillet 2013, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou avait approuvé ce projet de loi visant à mettre un terme au système ayant permis à des dizaines de milliers d'ultra-orthodoxes étudiant dans les écoles talmudiques d'échapper à l'armée et à obliger les membre de cette communauté, qui représentent 10% des 8 millions d'Israéliens, à effectuer au moins un service civil.

La loi a été votée en seconde et troisième lecture par 65 voix contre 1, celle du député Yoni Chetboun, membre du parti nationaliste Foyer juif qui a voté contre les directives de son parti, à l'origine du projet de loi.

L'opposition a refusé de participer aux débats sur la loi et a boycotté le vote.

Cette loi, qui entrera en vigueur dans trois ans, prévoit de sanctionner les jeunes refusant d'effectuer le service militaire, qui dure trois ans pour les hommes et deux pour les femmes.

Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, les étudiants des Yechivot (séminaires talmudiques) pouvaient obtenir une dispense tant qu'ils étudient à plein temps, sans travailler, entre 18 et 26 ans.

Début mars, plus de 300 000 juifs ultra-orthodoxes ont manifesté contre le projet de réforme, dénonçant une «persécution religieuse».

«Le gouvernement n'est pas contre le monde orthodoxe mais veut tendre la main à ce secteur de la population pour les intégrer à la société israélienne», a déclaré avant le vote le ministre de l'Education Shay Piron, qui est également rabbin orthodoxe.

La Knesset s'est également prononcée sur un projet de loi prévoyant un referendum en cas de cession de territoires à Jérusalem-Est et dans le plateau du Golan, occupés et annexés par Israël, --mais pas en Cisjordanie--, dans le cadre d'un accord de paix avec les Palestiniens.

Cette loi a été votée par 68 voix après le boycottage de la séance par les membres de l'opposition.

Elle renforce une précédente législation prévoyant qu'un plébiscite n'était pas obligatoire sur une concession territoriale s'il est soutenu par les deux-tiers des 120 élus.

Elle est perçue comme un geste en direction des ministres de l'aile droite qui appréhendent des demandes de concessions à Israël en cas d'accord avec les Palestiniens.

Photo: AFP