Douze policiers et soldats ont été tués samedi par des hommes armés en Irak, théâtre d'une flambée de violences que les autorités ne parviennent pas à stopper malgré d'importantes opérations de sécurité.

À Madain, au sud-est de Bagdad, des insurgés ont ouvert le feu sur un poste de l'armée, avant l'aube, tuant cinq soldats, dont un lieutenant colonel, et en blessant trois, selon la police et une source médicale.

Vers 7 h 30 (0 h 30 à Montréal), des insurgés ont par ailleurs tué quatre policiers qui achetaient de la glace, près de Tikrit, au nord de Bagdad, selon des responsables. Les forces de sécurité achètent régulièrement d'importants blocs de glace qu'elles distribuent aux points de contrôle proches afin de faire face à la chaleur étouffante de l'été.

Enfin, trois soldats ont péri dans l'attaque de leur patrouille dans le secteur instable de Mouqdadiyah, dans la province de Diyala, également au nord de la capitale.

Aucun groupe n'a revendiqué ces attaques, mais des insurgés sunnites liés à Al-Qaïda et hostiles au gouvernement irakien, dominé par les chiites, mènent régulièrement des attentats de ce type.

Par ailleurs, un camion piégé a explosé sur un stationnement du port de commerce d'Umm Qasr, dans le sud de l'Irak, blessant trois personnes et endommageant un bateau et plusieurs camions.

La violence a nettement augmenté cette année dans le pays, parallèlement à la montée de la colère dans la communauté sunnite, qui a entamé en décembre des manifestations pour dénoncer notamment les discriminations dont elle s'estime victime de la part du gouvernement.

Les forces de sécurité mènent ces dernières semaines des opérations parmi les plus importantes depuis le retrait en 2011 des troupes américaines, pour endiguer la pire vague de violences qu'ait connue l'Irak depuis 2008.

Ces opérations, qui se déroulent dans plusieurs provinces, ont été lancées à la suite de l'évasion de centaines de détenus, dont des chefs d'Al-Qaïda, après un spectaculaire assaut en juillet mené contre deux prisons par un groupe lié au réseau extrémiste.

Samedi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur a annoncé qu'un haut responsable présumé d'Al-Qaïda, dont il n'a pas révélé l'identité, avait été tué par les forces de sécurité à Tikrit et que deux de ses aides avaient été arrêtés.

Le premier ministre Nouri al-Maliki a promis de poursuivre cette campagne. Selon lui, plus de 800 activistes présumés ont été arrêtés et des dizaines d'autres tués lors de multiples raids pour tenter de mettre un terme aux violences, qui ont fait plus de 3480 morts depuis le début 2013, selon des chiffres compilés par l'AFP.