Le ministère de l'Intérieur de Bahreïn a adressé une sévère mise en garde à ses citoyens et aux expatriés contre toute participation à des manifestations le 14 août à l'appel d'un mouvement Tamarrod (rébellion) local, inspiré par l'Égypte.

Dans un communiqué publié tard samedi, le ministère a affirmé qu'il était interdit de répondre favorablement à l'appel lancé sur les réseaux sociaux du «soi-disant» mouvement «Tamarrod du 14 août» qui entend «renverser le régime et réaliser les aspirations du peuple à l'autodétermination».

Le 14 août est la date du départ des forces britanniques de Bahreïn en 1971.

Selon le ministère, ce mouvement, comparable à celui étant à l'origine des manifestations de masse contre le président égyptien Mohamed Morsi, écarté ensuite par l'armée le 3 juillet, a appelé à «des manifestations et à des actions de nature à porter atteinte à l'ordre public, à la paix sociale et aux intérêts des citoyens».

Toute personne qui participerait à de telles manifestations serait punie par la loi, a ajouté le ministère.

Dans un communiqué dimanche, l'opposition a défendu «le droit des citoyens à manifester pacifiquement» le 14 août et invité les autorités à «ne pas exploiter les appels (à manifester) pour procéder à des campagnes d'arrestations».

L'option policière «ne résoudra pas la crise politique» et la solution passe par «la satisfaction des aspirations populaires à la liberté, à la justice sociale et à la démocratie», ajoute le communiqué publié par Al-Wefaq, principal groupe de l'opposition chiite.

Petit royaume du Golfe dirigé par la monarchie sunnite des Al-Khalifa, Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle.

Malgré la répression meurtrière de manifestations massives à Manama de la mi-février à la mi-mars 2011, les chiites continuent de se rassembler régulièrement dans les villages autour de la capitale.

Les manifestants se mobilisent à l'appel des partis de l'opposition chiite, mais surtout d'un mouvement clandestin qui organise la contestation sur les réseaux sociaux, le collectif du 14 février.

Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.