Le gouvernement jordanien a annoncé mardi avoir bloqué 254 sites internet locaux d'information qui n'avaient pas obtenu la licence requise, conformément à une loi controversée de 2012.

«Seize sites locaux d'information en ligne ont été bloqués dans les deux derniers jours après l'examen minutieux de leur situation», portant le total des sites récemment bloqués à 254, a annoncé Fayez Shawabkeh qui dirige le Département de la presse et de la publication (PPD).

Parallèlement, «111 sites ont obtenu leur licence», a-t-il ajouté.

Le gouvernement avait annoncé le 3 juin son intention de bloquer les sites n'ayant pas obtenu leur licence, conformément à la loi de 2012.

Cette loi stipule que les rédacteurs en chef de sites d'information doivent être membres de l'association de la presse jordanienne, donnant au gouvernement le droit de censurer le contenu des sites et de poursuivre les journalistes pour des commentaires publiés en ligne.

M. Shawabkeh a assuré que la décision de bloquer les sites visait à «organiser» leur travail, et non à «restreindre les libertés», en appelant les sites concernés à régulariser leur situation.

L'un des sites bloqués ces deux derniers jours est 7iber («encre» en français).

«C'est un site internet interactif (...) incluant des reportages et des articles envoyés par des contributeurs», a expliqué à l'AFP la rédactrice en chef, Lina Ejeilat, précisant qu'il ne s'agissait pas d'un site d'information, mais d'un blogue, sélectionné en juin pour un «prix du meilleur blogue arabophone».

Les mesures de blocage de sites d'information ont relancé les critiques de militants des droits de l'homme, de journalistes, mais aussi des Frères musulmans, principal groupe d'opposition en Jordanie, qui ont dénoncé une tentative de censure de la part du gouvernement jordanien.