Des rebelles talibans ont une nouvelle fois attaqué, lundi, la capitale afghane, Kaboul, cette fois à l'aéroport où ils se sont emparés de deux bâtiments avant d'être tués quelques heures plus tard, selon la police, qui ne recensait pas d'autres victimes dans l'immédiat.

Sept combattants, munis de grenades, lance-roquettes et armes automatiques, ont pris d'assaut à l'aube les abords du vaste complexe aéroportuaire, sévèrement gardé.

Ce dernier abrite l'aéroport civil, qui a été fermé à tous les vols après le début de l'assaut, mais est aussi utilisé par l'armée afghane et la force internationale de l'OTAN (ISAF), alliée du gouvernement de Kaboul.

Il comprend également l'une des plus importantes bases de l'ISAF dans la capitale où sont notamment déployés la plupart des centaines de soldats français encore présents dans le pays et où se trouve un hôpital militaire qu'ils gèrent.

Le commando rebelle, vêtu d'uniformes de la police et de l'armée afghanes, s'est emparé de deux bâtiments en construction, d'où il a tiré sur l'aéroport, avant d'être décimé dans les affrontements qui ont suivi par les forces de sécurité locales ou occidentales déployées sur la zone, a indiqué à la presse le chef de la police de Kaboul, Mohammad Ayoub Salangi.

Les combats se sont achevés avec la mort des derniers assaillants vers 9 h locales (0 h 30 à Montréal), soit quatre à cinq heures après le lancement de l'attaque, selon la police qui a également annoncé avoir neutralisé une voiture piégée bourrée d'explosifs garée non loin de là par les rebelles.

Trois vestes de kamikazes bardées d'explosifs ont été retrouvées dans l'immeuble de plusieurs étages où s'étaient réfugiés les assaillants, qui n'ont pas réussi à pénétrer dans l'enceinte de l'aéroport, selon les autorités afghanes.

«Il y avait sept assaillants - deux (kamikazes) qui ont déclenché les bombes qu'ils portaient sur eux et cinq autres qui ont été tués dans les combats», a ajouté M. Salangi. «Il n'y a pas de victimes chez les forces de sécurité, et nous n'avons pas non plus d'informations sur des victimes civiles jusqu'ici».

L'attaque a été revendiquée par les talibans, qui ont affirmé pour leur part que leurs combattants avaient tué un grand nombre de soldats afghans et de l'OTAN.

Le gouvernement de Kaboul a rendu hommage aux forces de sécurité via la porte-parole du président Karzaï, Adela Raz, qui a salué leur «bravoure» et leur «courage» sur Twitter.

Des groupes de talibans attaquent régulièrement la capitale afghane, quadrillée par les forces afghanes et occidentales, déclenchant des combats qui durent plusieurs heures et se terminent généralement avec la mort des assaillants et un nombre variable de victimes civiles et des forces de sécurité.

Les talibans, très infiltrés dans les provinces qui entourent Kaboul, ne sont pas en mesure de reprendre militairement la capitale, mais veulent montrer par ces attaques symboliques qu'ils peuvent frapper n'importe où et paralyser momentanément son activité.

La dernière attaque rebelle à Kaboul datait du 24 mai, une opération-suicide, suivie de sept heures d'affrontements armés dans le centre de la capitale. Sept personnes avaient été tuées, dont les quatre assaillants insurgés.

Ces derniers s'étaient retranchés, les armes à la main, dans le bâtiment de l'Organisation internationale des migrations (OIM), situé dans un quartier du centre de Kaboul abritant des organisations internationales.

Lundi également, dans le sud, six rebelles au volant d'un camion piégé ont attaqué un bâtiment administratif provincial avant d'être tués, un assaut qui a blessé trois policiers et 15 civils selon les autorités locales.

L'efficacité des forces afghanes est jugée cruciale pour la stabilité future du gouvernement afghan, notamment après la fin 2014, date prévue du retrait de la majeure partie des quelque 100 000 soldats de l'OTAN.

La police et l'armée sont entraînées par la coalition internationale, mais beaucoup doutent de leur capacité à imposer la paix à long terme et sans les Occidentaux dans un pays ravagé par plus de 30 ans de guerre, dont plus de 12 entre les talibans, chassés du pouvoir à la fin 2001 par une force internationale menée par les États-Unis, et le gouvernement de Kaboul appuyé par l'OTAN.