Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad était attendu dimanche au Bénin, première étape d'une courte tournée africaine qui doit le conduire ensuite au Ghana et au Niger, quatrième producteur mondial d'uranium.

Avant son départ de Téhéran, M. Ahmadinejad a indiqué qu'il rencontrerait les présidents de ces trois pays et signerait «différents protocoles d'accord dans les domaines de l'énergie, du commerce, de la culture, du tourisme et de la santé».

«Le renforcement de la coopération économique, culturelle et politique fait partie des principaux buts de ce voyage», a expliqué le président iranien qui achève son mandat en juin, et dont la dernière tournée en Afrique remonte à 2010.

À Cotonou, les discussions entre le président béninois Thomas Boni Yagi et M. Ahmadinejad porteront sur la coopération entre les deux pays, principalement dans les domaines de l'agriculture, de l'éducation et de l'énergie, a indiqué dimanche le ministère béninois des Affaires étrangères.

Il a ajouté que le voyage au Bénin était lié à la position de président du Mouvement des non-alignés, assurée par le dirigeant iranien.

Dans le domaine bilatéral, Téhéran a financé la construction d'un amphithéâtre de l'université d'Abomey-Calavi, dans ce pays de neuf millions d'habitants, a précisé le ministre béninois des Affaires étrangères Nassdirou Arifari Bako.

Interrogé sur le but de la visite à partir de lundi de M. Ahmadinejad au Niger, qui suscite des interrogations en raison des richesses de ce pays en uranium, le ministre béninois a indiqué --qu'il ne fallait «pas faire d'amalgame».

«Nous ne savons rien de la discussion avec le Niger», a-t-il dit.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'uranium du Niger, pays sans débouché maritime, est exporté via des ports béninois essentiellement vers la France, ancienne puissance coloniale.

Fin 2012, Niamey a critiqué le partenariat historique «très déséquilibré» avec le groupe énergétique français Areva, qui exploite l'uranium depuis plus de 40 ans dans le nord du pays, et a réclamé des retombées plus importantes.

Le ministre nigérien des Affaires étrangères s'est rendu en visite à Téhéran en février.

L'Iran a besoin d'uranium pour développer son programme nucléaire controversé alors qu'il est sous le coup d'une série de sanctions économiques des Occidentaux.

Les puissances occidentales et Israël soupçonnent Téhéran, malgré ses démentis, de dissimuler un volet militaire sous couvert d'activités nucléaires civiles.

Il y a quelques jours, les États-Unis se sont dits «très inquiets» de l'inauguration de deux mines et d'un complexe de production d'uranium en Iran alors que les discussions sur le programme nucléaire de Téhéran sont dans l'impasse.

De son côté, l'Iran cherche à s'assurer en Afrique de soutiens notamment parmi les pays musulmans, alors que quatre trains de sanctions lui ont été imposés à l'ONU.

En avril 2010 déjà, M. Ahmadinejad s'était rendu en Ouganda pour plaider sa cause dans le dossier nucléaire, alors que Kampala détenait un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations unies.

Pour l'ambassadeur d'Iran à Niamey, Mohammad Nikkhah, la visite de M. Ahmadinejad «marquera un tournant dans les relations» entre les deux pays, créant «d'excellentes opportunités profitables pour les deux peuples».

Le président iranien bouclera sa tournée en se rendant mardi au Ghana. Considéré comme un rare exemple de démocratie en Afrique, le Ghana est également un important producteur d'or et de cacao et, nouvellement, de pétrole.

L'Iran s'est également rapproché de la Mauritanie, du Sénégal et du Nigeria. Mais les relations avec Dakar et Abuja ont connu des hauts et des bas.

En février, les autorités nigérianes ont annoncé l'arrestation de trois personnes, accusées d'espionnage au profit de l'Iran.