Une ONG a accusé jeudi le service médical dans les prisons israéliennes de violer les droits des détenus aussi bien israéliens que palestiniens et demandé que la responsabilité de leur état de santé soit transférée au ministère concerné.

Ce transfert du Service des prisons israéliennes (SPI) au ministère de la Santé doit avoir lieu de manière à s'assurer que la santé des détenus prime sur les «considérations de sécurité», ont affirmé les membres de l'organisation Médecins pour les Droits de l'Homme-Israël (MDH).

«Les violations de l'éthique médicale et des droits de l'homme émanant du SPI (...) mettent en danger la vie des prisonniers et des détenus en grève de la faim», écrit MDH dans un rapport.

L'organisation mentionne le fait d'«empêcher des médecins indépendants d'examiner» l'état de santé des grévistes de la faim ou de «bloquer le transfert de prisonniers en grève de la faim vers des hôpitaux civils».

Le service médical dans les prisons israéliennes «agit selon des considérations politiques et sécuritaires plutôt que des considérations médicales», estime encore MDH.

La détérioration de l'état de santé de plusieurs prisonniers en grève de la faim a conduit des milliers d'autres détenus à faire de même en signe de solidarité, et entraîné des manifestations dans la rue palestinienne.

Par ailleurs, le quotidien israélien Haaretz a publié des extraits d'une lettre adressée aux Israéliens par un détenu palestinien considéré comme mourant, car en grève de la faim depuis août.

«Entendez ma voix, la voix du temps qui reste, le mien et le vôtre (...) N'oubliez pas ceux que vous avez mis en prison et dans des camps, entre les portes en fer qui emprisonnent votre conscience», écrit Samer Issawi.

Libéré en octobre 2011, ce Palestinien de Jérusalem-Est a été arrêté en juillet 2012 au motif qu'il aurait violé les termes de sa libération, en sortant de Jérusalem-Est pour aller en Cisjordani